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Aéronautique

Boeing annonce des retards pour le 787 Dreamliner

par Myriam Berber

Article publié le 11/10/2007 Dernière mise à jour le 11/10/2007 à 15:17 TU

Alors que le premier Airbus A380 sera livré lundi à Singapore Airlines, son concurrent américain, l’avionneur Boeing a annoncé, mercredi 10 octobre 2007, six mois de retard dans la livraison de son 787 Dreamliner. Boeing explique avoir des difficultés continues dans l’assemblage des premiers appareils. Ce retard s’explique également par le choix industriel de l’avionneur. Boeing a plébiscité des fournisseurs et des sous-traitants disséminés dans le monde entier pour construire cet avion à la technologie révolutionnaire.
Le 787 Dreamliner qui se décline en trois versions, un moyen-courrier et deux long-courriers, est le premier nouveau modèle de Boeing depuis 13 ans.
(Photo : AFP)
Le 787 Dreamliner qui se décline en trois versions, un moyen-courrier et deux long-courriers, est le premier nouveau modèle de Boeing depuis 13 ans.
(Photo : AFP)

Comme son rival européen Airbus avant lui, l’avionneur américain Boeing a dû annoncer le report de six mois des premières livraisons de son nouvel avion de ligne. La livraison du premier exemplaire à All Nippon Airways est désormais repoussée à fin novembre ou en décembre 2008, au lieu de mai 2008. Le premier vol d’essai du long-courrier est aussi reporté à fin mars 2008. Déjà en septembre, Boeing avait dû repousser le début des essais de deux mois.

Cette annonce porte un coup à la crédibilité du géant américain de l’aéronautique. Boeing avait insisté des mois durant sur sa ponctualité face son rival européen Airbus, plombé par les retards accumulés par le très gros porteur A380. « Les délais proviennent essentiellement de problèmes d’approvisionnement par les sous-traitants et de la non-disponibilité des pièces détachées, et non de problèmes techniques », a expliqué le directeur général du groupe, Jim McNersey. Mais il a, toutefois, assuré que ces reports n’auraient « pas de conséquences » sur les résultats financiers du groupe et maintenu ses prévisions pour 2007 et 2008.

Des similitudes entre le 787 et l’A380

Ce retard s’explique également par le choix industriel de l’avionneur. Comme Airbus, Boeing a fait le choix d’une production éclatée à partir de fournisseurs et de sous-traitants disséminés dans le monde entier. Ainsi, pour la construction du 787 Dreamliner, l’Américain a largement externalisé la production de la majorité des pièces de l’appareil à des sociétés basées au Japon, avec Mitsubishi, Kawasaki et Fuji, mais aussi en Italie avec Alenia Aeronautica ou Finmeccanica. La construction des réacteurs a été confiée à l’américain General Electric et au britannique Rolls-Royce, tandis que le japonais Fuji s’est chargé de la fabrication du caisson central de l’avion. Une fois terminé, ces pièces sont convoyées pour l’assemblage final réalisé sur le site d’Everett, à côté de Seattle dans l’Etat de Washington aux Etats-Unis.

Un carnet de 700 commandes

Le 787 Dreamliner qui se décline en trois versions, un moyen-courrier et deux long-courriers, est le premier nouveau modèle de Boeing depuis 13 ans. Un appareil à la technologie révolutionnaire puisqu’il a été réalisé à 50% en matériaux composites, comme la fibre de carbone. Le 787 qui inaugure les appareils légers et économes en kérozène, pourra disposer d’une autonomie de vol de 5 650 à 15 750 kilomètres. Il sera donc capable d’effectuer une liaison New York/Manille sans escale. Présenté avec faste en juillet dernier, le 787 Dreamliner est, avant même son lancement, un des plus grands succès de l’industrie aéronautique. Bilan provisoire pour le 787 Dreamliner : Boeing compte déjà 700 commandes auprès de 50 compagnies aériennes clientes. Mais plusieurs d’entre elles pourraient demander des compensations financières à l’avionneur américain.

La compagnie australienne Qantas a d’ores et déjà annoncé, jeudi 11 octobre, qu’elle allait réclamer des dédommagements à Boeing. Qantas a commandé 65 Dreamliner au total et le premier aurait dû être livré en août prochain. La compagnie japonaise All Nippon Airways (ANA) a indiqué, pour sa part, qu’elle était en train d’étudier si elle allait ou non réclamer des compensations. De bien mauvaises nouvelles pour Boeing alors que l’A380 sera livré en grande pompe, lundi 15 octobre 2007 à Toulouse à son premier client, Singapore Airlines.