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Togo

En route pour des législatives décisives

par  RFI

Article publié le 11/10/2007 Dernière mise à jour le 11/10/2007 à 16:43 TU

Les militaires ont été les premiers à voter, jeudi 11 octobre.(Photo : AFP)

Les militaires ont été les premiers à voter, jeudi 11 octobre.
(Photo : AFP)

Quelque 2,9 millions d’électeurs togolais sont appelés à élire, dimanche 14 octobre, un nouveau Parlement au scrutin proportionnel de liste à la plus forte moyenne. Les électeurs auront à choisir entre 2 000 candidats, issus de 32 partis politiques et listes indépendantes. Pour la première fois depuis dix-sept ans, l’Union des forces de changement (UFC), de l’opposant historique Gilchrist Olympio, participe aux législatives aux côtés du Rassemblement du peuple togolais (RPT), au pouvoir et du Comité d’action pour le renouveau (CAR) du Premier ministre d’opposition Yawovi Agboyibo. En 2005, l'élection présidentielle qui avait porté au pouvoir Faure Gnassingbé, le fils du général Eyadema, avait été contestée par l'opposition. La répression avait fait alors des centaines de morts. Si ce scrutin est jugé équitable, l'Union européenne pourrait lever définitivement les sanctions qui frappent Lomé depuis quinze ans.

Les militaires ont voté jeudi en avant-première, trois jours avant le reste du corps électoral. Les dernières incertitudes qui pesaient sur le scrutin ont été levées mercredi soir, après une nouvelle intervention du facilitateur, le président burkinabé Blaise Campaoré. Un accord a été trouvé sur l'authentification des bulletins de vote. En lieu et place des deux signatures que réclamaient certains membres de l’opposition, c'est un timbre spécial qui sera apposé au dos et dans la partie supérieure de chaque bulletin.

Plus de 3 500 observateurs, dont ceux de l'Union européenne (UE) et de l'Union africaine (UA), vont superviser ces élections législatives. Une  mission militaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cedeao) a également été dépêchée sur place.

Si le scrutin est jugé équitable, l'UE devrait reprendre sa pleine et entière coopération avec Lomé. On se souvient aussi que la dernière élection, la présidentielle de 2005, avait dégénéré. La victoire de Faure Gnassingbé, fils de l’ancien président Eyadéma, avait été vivement contestée par l'opposition. Selon l’Onu, la répression avait fait près de 500 morts.

Les observateurs considèrent que les élections de dimanche prochain sont cruciales pour le Rassemblement du peuple togolais. Ce scrutin représente un véritable test pour ce parti, depuis la disparition en 2005 de son fondateur Gnassingbé Eyadema, qui a dirigé le pays pendant trente-huit ans. Mais les responsables du RPT ne pensent pas que leur parti puisse être balayé ce 14 octobre.

Pascal Bodjona

Porte-parole du Rassemblement du peuple togolais (RPT)

«Tous les Togolais savent qu’avec le jeune président Faure Gnassingbe Eyadéma, le Togo se transforme positivement. »

Le leader historique de l’opposition togolaise, Gilchrist Olympio, se déclare également convaincu que son parti, l’UFC, va sortir vainqueur de ces élections. Il a pu tenir un (petit) meeting à Kara, dans le nord du pays, fief du parti au pouvoir, le RPT. Le stade de Kara était revêtu de la couleur jaune de l’UFC, image forte d’une campagne électorale inédite au Togo. Victime d’une tentative d’assassinat en 1992, Gilchrist Olympio ne passait plus une nuit dans son pays. Il n’y a pas si longtemps encore, il estimait sa sécurité menacée.

Gilchrist Olympio

Chef de l’opposition l’Union des forces pour le changement (UFC)

«Chacun d’entre vous doit nous aider à mettre en place un gouvernement démocratique et qu’ ensemble on entreprenne la reconstruction »

Pour le premier ministre sortant, Yawovi Agboyibo, ce 14 octobre sera aussi l’heure de vérité. Il y a encore deux ans il était dans l’opposition et soutenait le candidat de l’UFC à la présidentielle contre Faure Gnassingbé. Aujourd’hui il est Premier ministre du même Faure Gnassingbé. Du coup, il ne dévoile pas sa stratégie après les élections.

Yawovi Agboyibo

Premier ministre togolais et président du Comité d’action pour le renouveau (CAR)

«Après ces élections, il faut trouver une formule qui permette à la classe politique de continuer à œuvrer ensemble pour sortir définitivement le Togo de la crise.»