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Etats-Unis/Russie

Coup de froid sur les relations diplomatiques

Article publié le 13/10/2007 Dernière mise à jour le 13/10/2007 à 22:18 TU

A Moscou, Condoleezza Rice a dénoncé le&nbsp;«<em> pouvoir arbitraire de l'Etat ».</em>(Photo : Reuters)

A Moscou, Condoleezza Rice a dénoncé le « pouvoir arbitraire de l'Etat ».
(Photo : Reuters)

La visite de Condoleezza Rice à Moscou n'a pas permis d'avancer dans les négociations concernant l'installation du bouclier anti-missile en Europe. Sûr de lui, Vladimir Poutine a fait preuve d'une ironie cinglante, conseillant à Washington d'installer son bouclier sur la lune.

Avec notre correspondant à Moscou, Bruno Cadene

La visite de Condoleezza Rice à Moscou s'est soldée par aucune avancée sur aucun des dossiers internationaux brûlants. C'est le bouclier anti-missile qui cristallise cette tension. La Russie n'en veut pas et se déclare prête à tout pour que ce projet ne se réalise pas. Vladimir Poutine menace, en cas d'installation de ce bouclier en République tchèque et en Pologne, de se retirer du Traité sur les forces nucléaires intermédiaires qui prévoit l'élimination des missiles balistiques d'une portée de 500 à 5 500 km.

Sergueï Lavrov , le chef de la diplomatie russe, a également promis que la Russie neutralisera le bouclier américain, sans en dire plus. Mais ce qui est également à noter, c'est le ton sûr de soi et cinglant du Kremlin. Vladimir Poutine a par exemple conseillé à Washington d'installer son bouclier sur la lune, et il a ironisé sur la réalité de la menace iranienne.

Un journal d'opposition a expliqué récemment que la société russe était actuellement comme sous hypnose nationaliste, sous l'influence de son retour en force sur le devant de la scène internationale grâce au prix élevé des hydrocarbures, et que le réveil n'était pas prévu pour l'instant.

Un rendez-vous avec les droits de l'homme

Samedi, Condoleezza Rice a apporté le soutien des Etats-Unis à des personnalités importantes dans la lutte pour les droits de l’homme en Russie. La secrétaire d’Etat américaine leur a demandé comment Washington pourrait les aider à bâtir des institutions fortes et démocratiques pouvant respecter les libertés et protéger les citoyens de l’arbitraire de l’Etat.

Lioudmila Alexeïeva, ancienne dissidente et présidente du groupe Helsinki, a demandé aux Occidentaux de maintenir la pression sur le Kremlin au sujet des droits de l’homme. Quant à Tatiana Lokchina de l’ONG Demos, elle a souhaité que les Etats-Unis et l’Union européenne parlent d’une même voix sur ce dossier.

Face aux ONG, Condoleezza Rice a trouvé des interlocuteurs plus conciliants qu’au Kremlin, mais il n’est pas certain que cela perturbe le gouvernement russe. Le Kremlin s’est parfaitement habitué aux rencontres désormais obligées de dirigeants étrangers avec les ONG.

Cela ne change strictement rien à la dégradation de la situation des droits de l’homme en Russie et cela laisse indifférente la population russe qui ne considère pas ces dossiers comme importants.