par RFI
Article publié le 14/10/2007 Dernière mise à jour le 14/10/2007 à 09:46 TU
L’élection qui se joue aujourd’hui est tout d’abord une élection ouverte. Des verrous antifraudes ont été mis en place. Si tout fonctionne comme il se doit, si le vote se déroule dans le calme et la sérénité, si les résultats proclamés reflètent bel et bien le choix des électeurs et si, enfin, ces résultats ne sont pas contestés, alors le souhait de nombreux Togolais aura été exaucé, eux qui espèrent ce pas vers la démocratie, vers la réconciliation nationale.
Autre enjeu crucial pour le pays, si le scrutin est équitable, l’Union européenne pourra lever définitivement les sanctions qui frappent Lomé depuis quinze ans, ouvrant ainsi la voie au FMI (Fonds monétaire international) et à la Banque mondiale.
Une chose est sûre aujourd’hui, le prochain Parlement ne sera plus une assemblée « mouton », comme disent les Togolais, une assemblée monocolore. L’opposition y fera son entrée mais avec un mode de scrutin à la proportionnelle, à la plus forte moyenne, à un tour et avec un découpage électoral qui date de l’ère Eyadéma et qui n’a pas été corrigé. Il sera difficile pour un parti d’obtenir à lui seul une majorité absolue.
Certains pensent donc déjà à l’après 14 octobre et au jeu des alliances. Mais pour l’heure, « on n’en est pas encore là, explique un observateur togolais, que déjà l’élection soit claire et qu’on sache enfin qui vaut quoi dans ce pays ».
Un scrutin enfin honnête et équitable, c’est l’espoir de nombreux Togolais dans un pays encore traumatisé par les violences électorales passées. Après la mort du général Eyadéma qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 38 ans, c’est l’un de ses fils, Faure Gnassingbé, qui a pris le pouvoir au terme de l’élection contestée d’avril 2005. La répression des manifestations a fait, selon les Nations unies, entre 400 et 500 morts.
Aujourd’hui, le Togo voudrait en finir avec cette longue crise togolaise, sortir de ce que l’on a appelé « le système Eyadéma » et construire une démocratie à l’image des pays voisins. L’objectif semble à portée de main pour ces élections, un dispositif antifraude existe, 3 500 observateurs nationaux et internationaux sont là.
La campagne électorale s’est déroulée dans un climat inédit de respect mutuel. Le scrutin est désormais ouvert et s’il est jugé conforme aux normes internationales, Bruxelles pourrait lever de manière définitive les sanctions qui pèsent sur les autorités de Lomé depuis maintenant 15 ans.
«Pour la première fois en 17 ans, et depuis le début du processus démocratique en 90, tous les partis politiques légalement constitués se retrouvent dans une élection législative.»