par RFI
Article publié le 14/10/2007 Dernière mise à jour le 14/10/2007 à 14:03 TU
L'ancien mercenaire français Robert Denard, protagoniste pendant trente ans de plusieurs coups d'Etat en Afrique continentale, dans l'archipel des Comores et au Moyen-Orient, est mort samedi à l'âge de 78 ans.
Bob Denard, c'est avant tout le symbole d'une époque marquée par la Guerre froide et la toute puissance de réseaux peu regardants sur les moyens à utiliser pour atteindre leurs buts.
Exécuteur de basses œuvres pour son propre compte, Bob Denard affirmait avoir souvent agi, aussi, en sous-main pour l'Etat français.
Aventurier sans aucun scrupule, il était un des derniers représentants des mercenaires à l'ancienne, persuadés d'être investis d'une mission patriotique.
Partout où il a sévi, Bob Denard a laissé des traces. Après avoir été expulsé de l'armée, il devient policier au Maroc, dans l'organisation clandestine La Main Rouge.
Protecteurs haut placés
Après un passage dans l'ex-Congo belge, il rejoint les forces loyalistes du Yémen. Il forme aussi des mercenaires, pour des actions en Angola et dans l'ex-Rhodésie appelée aujourd'hui Zimbabwe.
Dans les années, 90 il est reconnu coupable d’avoir participé à un putsch manqué au Bénin.
Ces trente dernières années, son nom a surtout été associé aux Comores. Impliqué dans plusieurs coups d'Etat, il devient le commandant en chef de l'armée comorienne.
En juillet dernier il est d'ailleurs condamné à quatre ans de prison dont trois avec sursis pour l'organisation d'un coup d'Etat en 1995 contre le président comorien Saïd Mohamed Djohar.
Grâce à ses protecteurs haut placés, Bob Denard est toujours passé entre les mailles de la justice. Durant toute sa vie, il n'aura séjourné que quelques mois en prison.