Article publié le 15/10/2007 Dernière mise à jour le 15/10/2007 à 02:39 TU
Avec notre correspondant à La Havane, Guillaume Decamme
Cela commence comme dans une émission à grand spectacle avec, en guise de monsieur Loyal, le président vénézuélien, Hugo Chavez, exceptionnellement venu jusqu'à Santa Clara, au centre de Cuba, pour son « Allô président » dominical : « et voici Fidel, depuis La Havane, allez, on l'applaudit bien fort ».
Mais pas d'entrée en fanfare, pas d'arrivée sous les vivats du public du studio itinérant du président Chavez, non l'invité principal d'« Allô président » est au téléphone : « Ah, mais je ne m'entends pas, il faut que j'éteigne ma télévision ! »
Plutôt d'humeur rigolarde, Fidel Castro, pour ce premier direct depuis la série d'opérations chirurgicales qui le tiennent éloigné du pouvoir. D'ailleurs, pour couper court à toute spéculation, le président cubain tient à montrer qu'il est bien installé devant son écran, en train de regarder son héritier politique. « Je vois que tu gesticules de la main gauche ! »
Au programme de ce dialogue entre amis, une dose d'économie politique, deux mesures de dissertation sur les prix du pétrole et des torrents d'ironie déversés sur le président américain, George W. Bush.
Mais au bout d'une heure et demie, les impératifs médicaux du patient Castro reprennent le dessus : « Bon, il faut que j'aille prendre mes médicaments ».
Et c'est un Hugo Chavez plus castriste que jamais qui clôt la conversation par le traditionnel cri de ralliement des révolutionnaires cubains : « La patrie, le socialisme ou la mort ».