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France

Le patronat dans la tourmente

par  RFI

Article publié le 16/10/2007 Dernière mise à jour le 16/10/2007 à 14:21 TU

Le Medef est secoué par une affaire d’argent trouble. Un de ses principaux dirigeants, Denis Gautier-Sauvagnac, surnommé « DGS », est soupçonné d'avoir retiré des millions d’euros des comptes d'une fédération professionnelle, l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). Ces sommes auraient notamment pu servir à financer, en sous-main, des syndicats. Une enquête est en cours. Denis Gautier-Sauvagnac s’est, de lui-même, mis « en retrait » de la négociation sur la modernisation du marché du travail.

L'hypothèse privilégiée par les enquêteurs est celle d'un financement occulte des syndicats.

Maryse Dumas

Secrétaire confédérale de la CGT

«Je trouve tout à fait désastreux qu’alors qu’il s’agit d’argent patronal, qu’il s’agit de trafics patronaux, que les seuls mis en cause sont des représentants des organisations patronales, on ait le sentiment que ce sont les syndicats qui sont mis en procès.»


D'ailleurs, le prédécesseur de Denis Gautier-Sauvagnac, Daniel Dewavrin, affirmait lundi dans la presse que ces retraits en liquide existaient déjà à son époque, pour ne pas dire depuis l'après-guerre, laissant entendre qu'autrefois c'était même beaucoup plus.

Les destinataires étaient les grandes centrales syndicales et, a-t-il précisé, « cet argent avait pour but de fluidifier les relations sociales ». 

Par conséquent, on peut aisément imaginer qu'une rentrée sociale douce par exemple, a un coût pour le patronat. Ou encore que certaines réformes du code du travail peuvent se négocier contre des espèces.

Laurence Parisot

Présidente du Medef

«Il nous est apparu clairement que le trouble provoqué dans l'opinion publique par sa seule présence (de Denis Gautier-Sauvagnac) dans cette négociation, lui ôtait la compétence à agir. C'est ce critère qui a fondé notre décision partagée.»

A ce stade de l'enquête, tout cela n'est que pure spéculation. Mais tout cela est quand même le signe d'un dialogue social « à la française », très particulier.

Montages financiers

L'enquête devrait s'étoffer, dans les jours qui viennent avec l'audition, par les enquêteurs de la brigade financière, de plusieurs personnages « périphériques » au dossier. Notamment dans l'entourage professionnel de Denis Gautier-Sauvagnac.

Pour l'instant, la discrétion est de rigueur mais on peut s'attendre, à de nouvelles perquisitions et, pourquoi pas, à des placements en garde à vue.

L'objectif des enquêteurs est retrouver la trace des 17 ou 20 millions d'euros retirés en liquide. La police s'intéresse également aux montages financiers qui ont permis d'approvisionner les comptes de la fédération de la métallurgie.

Mais pour le moment, aucune ouverture d'information judiciaire n'est envisagée.