France / Côte d'Ivoire
Interpellation dans l'affaire Guy-André Kieffer
par RFI
Article publié le 18/10/2007 Dernière mise à jour le 18/10/2007 à 04:45 TU
Jean-Tony Oulaï (photo non datée) est soupçonné d’avoir dirigé l’enlèvement du journaliste Pierre-André Kieffer.
(Photo : AFP)
L'Ivoirien Jean-Tony Oulaï, mis en examen depuis janvier 2006 pour séquestration et enlèvement dans l'affaire de la disparition en avril 2004 à Abidjan du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, a été interpellé hier à Paris. Récemment, il a reçu deux convocations de la justice française qui veut le réinterroger suite à la diffusion d'un reportage diffusé fin août en France le mettant nommément en cause. Mais Jean-Tony Oulaï n'a pas répondu à ces convocations, d'où son interpellation. C'est le juge des libertés et de la détention qui doit maintenant statuer sur son sort.
Les dernières convocations des deux juges chargés de l'affaire font suite à la diffusion sur la chaîne télévisée France 3 , fin août, d'un reportage mettant en cause directement Jean-Tony Oulaï, ex-membre des services spéciaux ivoiriens.
Selon un témoin, c'est lui qui aurait dirigé le commando chargé d'enlever le journaliste franco-canadien. Guy-André Kieffer aurait été détenu deux jours et deux nuits à la présidence avant d'être tué, toujours selon le témoignage de cet Ivoirien qui a aujourd'hui quitté la Côte d'Ivoire.
Jean-Tony Oulaï est sous contrôle judiciaire depuis sa mise en examen en France en janvier 2006.
Suite au reportage télévisé, il a été convoqué deux fois, mais ne s'est pas présenté devant les juges : une attitude qu'il devra expliquer maintenant aux enquêteurs.
C'est aujourd'hui plus que jamais que Jean-Tony Oulaï doit donner sa version des faits, estime le frère de la victime.... « Si le chapeau est trop grand pour lui, qu'il dise aux juges qui sont les commanditaires » déclare Bernard Kieffer, qui ne comprend pas pourquoi ce témoin clé a refusé de répondre aux convocations. Bernard Kieffer se dit aujourd'hui soulagé de savoir Jean-Tony OulaÏ entre les mains des juges.
Bernard Kieffer, frère de Guy-André Kieffer
«C’est plutôt une bonne nouvelle… Je craignais beaucoup qu’il s’évapore définitivement dans la nature... S’il pense que le chapeau est trop grand pour lui, qu’il dise au juge qui le porte avec lui… qui sont les commanditaires.»
En marge de cette arrestation, dans un entretien diffusé par la Radio-télévision ivoirienne (RTI) mercredi soir, le président ivoirien Laurent Gbagbo a dénoncé l'association de sa famille à la disparition de Guy-AndréKieffer, en soulignant qu'il ne pouvait en aucun cas « être tenu pour coupable dans cette affaire » ... « Je dénonce vigoureusement et à haute voix la manière dont on a voulu associer la disparition de cet homme à ma famille… Si Guy-André Kieffer a disparu, on le cherche ensemble et puis c'est tout », a aussi dit le président ivoirien, qui a indiqué ne pas savoir ce que le journaliste était devenu.
