par Myriam Berber
Article publié le 18/10/2007 Dernière mise à jour le 18/10/2007 à 17:12 TU
Les ministres des Finances du G7, lors de la dernière réunion les 9 et 10 février 2007 à Essen, en Allemagne.
(Photo : AFP)
L’impact de la crise du crédit immobilier à risque (« subprimes »), qui a secoué les marchés financiers cet été, devrait largement occuper les discussions des ministres des Finances et les gouverneurs des Banques centrales des sept pays les plus industrialisés (France, Royaume-Uni, Etats-Unis, Canada, Japon, Allemagne, Italie). La majeure partie de la réunion sera consacrée à l'étude des moyens susceptibles de ramener le calme sur les marchés mondiaux.
Après les places financières, la crise des « subprimes » a fini par se propager à toute l’économie mondiale. Conséquence : les économistes du le Fond monétaire international (FMI) ont ramené de 5,2% à 4,8% leurs prévisions de croissance pour l’ensemble des pays membres en 2008. « Bien que la croissance mondiale soit restée vigoureuse au cours des derniers trimestres, les remous sur les marchés financiers ont assombri les perspectives », explique le FMI dans son rapport annuel intitulé « Perspectives de l’économie mondiale », publié mercredi 17 octobre à Washington.
Les fonds souverains dans le collimateur du G7 Finances
Les ministres des Finances du G7 vont plancher sur des propositions pour améliorer le fonctionnement des marchés financiers. Les Européens, souhaitant plus de transparence, comptent présenter une proposition phare de la chancelière allemande, qui avait cependant été mise de côté au G8 d’Heilingendamm en juin 2007. Angela Merkel a fait du contrôle des « hedge funds » (fonds spéculatifs), une priorité. Elle veut imposer des règles plus strictes à ces hedge funds pour assurer la sécurité des investisseurs, mais se heurte aux réticences des Etats-Unis et du Royaume-Uni, puisque c’est là qu’opèrent la grande majorité de ces firmes. Actuellement, plus de 9 000 fonds spéculatifs sont recensés dans le monde avec en gestion environ 1 500 milliards de dollars. Egalement montrées du doigt, les agences de notation financières, soupçonnées d’avoir évalué avec trop de complaisance le profil financier d’établissements spécialisés dans les prêts immobiliers. Ce dossier est même une priorité du secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, qui veut réexaminer le rôle de ces agences et améliorer les structures de réglementation financière.
Les ministres des Finances vont également s’intéresser aux fonds souverains, ces fonds d’investissements contrôlés par les Etats. Les investisseurs publics de Chine, du Qatar, de Dubaï ou de Russie ne sont pas nouveaux, mais en quelques mois, ils se sont attaqué aux emblèmes occidentaux de la finance et de l’industrie : les bourses, les banques ou les chaînes de grands magasins. Les grands argentiers devraient s’interroger sur l’ambition politique ou économique de ces investisseurs d’Etat des pays émergents.
L'euro fort face à la glissade du dollar
Les records battus par l’euro vont également alimenter les conversations des participants du G7. Depuis son lancement en 1999, la monnaie unique européenne a atteint, jeudi 18 octobre, son plus haut niveau face au dollar. L'euro a franchi, pour la première fois, le seuil de 1,42 dollar. Ce n’est pas tant l’euro qui monte que le dollar qui baisse, les performances médiocres de l'économie américaine et la crise de l’immobilier ont tiré le billet vert vers le bas.
Reste qu’il existe une faible probabilité que le G7 déplore ou évoque la faiblesse du billet vert. Si la France et l’Italie expriment leurs craintes que l’appréciation spectaculaire de l’euro handicape les exportations européennes, l’Allemagne, dont l’économie plus compétitive est moins sensible aux variations des changes, ne partage pas cet avis. Faute de pouvoir s’entendre sur un message dur à l’encontre des Etats-Unis, les ministres des Finances devraient donc concentrer leurs critiques sur la Chine. Les pays industrialisés, Etats-Unis en tête, accusent Pékin de maintenir le yuan à un niveau artificiellement bas pour favoriser les exportations chinoises.
Les questions environnementales ne seront pas totalement oubliées. Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, compte présenter son idée d’un fonds pour les technologies propres qui aiderait à financer les projets d’énergie non polluantes dans les pays en développement.