par RFI
Article publié le 20/10/2007 Dernière mise à jour le 20/10/2007 à 10:36 TU
Le président burundais, Pierre Nkurunziza, serait "pris en otage" d'après le Front pour la démocratie au Burundi.
(Photo : AFP)
Au Burundi, le principal parti d'opposition, le Frodebu, a attaqué pour la première fois ouvertement un groupe de « faucons » qui serait au centre du pouvoir au Burundi. Léonce Ngendakumana parle d'un ensemble de politiciens et de militaires qui auraient pris en otage Pierre Nkurunziza, contribuant ainsi, selon le président du Frodebu, à la crise dans le pays. Ces luttes souterraines contribuent largement à créer un climat politique délétère et compromettent dangereusement le processus de reconstruction du pays.
Léonce Ngendakumana vient de briser la loi du silence. Depuis l’éviction en février de Hussein Radjabu, l’ancien homme fort du Burundi, l’existence et les agissements de ce groupe de faucons, au centre du pouvoir, alimentaient toutes les conversations politiques dans ce pays, mais loin des oreilles indiscrètes.
Pour la première fois, quelqu’un a osé s’attaquer à cette force occulte, à qui l’on prête énormément de pouvoir. Le président du Frodebu, un nom célèbre pour son franc-parler n’a pas fait dans la dentelle. Léonce Ngendakumana s’en est pris violemment à « ces politiciens et généraux qui font tout dit-il, pour saboter les négociations entre le président burundais et l’opposition ».
« C'est ce même groupe qui continue de tirer les ficelles poursuit Léonce Ngendakumana, et si on ne le casse pas, il risque de conduire le Burundi vers l'inconnu. Qu'est-ce qu'il faut faire, qu'est-ce qu'il nous reste à part mettre en échec les actes de ce groupe qui maintient le chef de l'Etat en otage »?
Le porte-parole présidentiel, Léonidas Hatungimana, n’a pas voulu faire de commentaires. Mais à Bujumbura, beaucoup s’interrogent sur ce que va être la réaction de ces hommes de pouvoir qui ont agi jusqu’ici dans l’ombre.