par RFI
Article publié le 22/10/2007 Dernière mise à jour le 22/10/2007 à 04:29 TU
L’histoire et la politique ne font pas toujours bon ménage. Derrière l’agacement des enseignants, qui apprécient peu cette injonction du pouvoir exécutif dans leurs salles de classes, c’est tout un débat cher aux historiens qui revient en force.
Le mythe patriote de Guy Moquet contre l’interrogation critique, l’émotion contre la raison, la mémoire contre l’histoire : autant d’arguments repris par le SNES, principal syndicat d’enseignants du secondaire, et le Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire, le CVUH. Leur objectif est de boycotter les cérémonies de commémoration.
Depuis plusieurs jours, dans de nombreux établissements, des proviseurs négocient avec les enseignants qui sont réfractaires à cet hommage dicté par l’Elysée.
Le Ministère de l’Education nationale a précisé qu’aucune sanction n’était prévue contre les enseignants récalcitrants.
Ceux-ci pourraient bien aujourd'hui brandir avec malice un autre texte, également trouvé dans la poche de Guy Moquet le jour de son arrestation : un poème en vers, qui promet la mort du capitalisme et l’instauration du socialisme.
Nicolas Sarkozy devait en principe assister à l’hommage à Guy Moquet organisé dans le lycée où le résistant était élève, le lycée Carnot, à Paris. Ce déplacement est finalement annulé, officiellement pour des raisons d'emploi du temps.
Quelques réactions à ce dossier :
«C'est une lettre apolitique car destinée à sa famille, à la différence de beaucoup de lettres de fusillés.»
«L'histoire appartient à tous le monde, pas aux historiens, ni au chef de l'Etat. On arrête les dérives ! »
«Ce qui me paraît important, c'est d'associer toute initiative de ce type d'une pédagogie et d'une explication.»