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EADS

L'affaire de délits d'initiés s'invite à l'AGE

par Myriam Berber

Article publié le 22/10/2007 Dernière mise à jour le 22/10/2007 à 17:28 TU

L’Assemblée générale extraordinaire du groupe européen d’aéronautique et de défense (EADS), la maison mère d’Airbus, s’est déroulée, lundi 22 octobre 2007 à Amsterdam aux Pays-Bas. Les actionnaires ont entériné le changement des statuts de la société et la nouvelle composition du conseil d’administration. Les actionnaires minoritaires et les petits porteurs ont malmené les dirigeants du groupe soupçonnés d’avoir participé à un délit d’initiés. Ils ont notamment réclamé le départ d’Arnaud Lagardère, le principal actionnaire privé français d’EADS.

Arnaud Lagardère (g), Rüdiger Grube et Louis Gallois (d) lors de l'Assemblée extraordinaire d'EADS, ce lundi 22 octobre.(Photo : AFP)
Arnaud Lagardère (g), Rüdiger Grube et Louis Gallois (d) lors de l'Assemblée extraordinaire d'EADS, ce lundi 22 octobre.
(Photo : AFP)

Comme on pouvait s’y attendre, lors de cette Assemblée générale, les représentants des petits porteurs et petits actionnaires n’ont pas manqué de s’en prendre aux dirigeants du groupe EADS soupçonnés de délits d’initiés. L’enquête de l’Autorité des marchés financiers (AMF) porte à la fois sur les conditions dans lesquelles certains dirigeants d’EADS et de sa filiale Airbus ont exercé leurs stock-options en novembre 2005 et en mars 2006. Ils sont suspectés d’avoir eu connaissance des retards du programme de l’A380 avant de vendre un grand nombre de leurs actions, juste avant la chute du titre de près de 27%. Directement incriminés, les actionnaires français Lagardère et allemand Daimler-Chrysler qui ont vendu chacun 7,5% du capital d’EADS, en avril 2006, au plus haut, pour 2 milliards d’euros chacun.

Le président du conseil, l’Allemand Rüdiger Grube, a rappelé que cette affaire était du ressort de la justice, mais les petits porteurs et actionnaires minoritaires ont demandé des explications sur ce désengagement. Arnaud Lagardère qui sera entendu le 25 septembre 2007 par la commission des Finances de l’Assemblée nationale, a cristallisé sur sa personne la colère des petits porteurs réunis à Amsterdam.

Arnaud Lagardère compte rester au CA

Le principal actionnaire privé français du groupe EADS s’est défendu « d’avoir bénéficié d’informations internes avant de vendre, affirmant qu’il en avait clairement affiché l’intention dès 2001 ». A la question posée par un actionnaire de savoir pourquoi il avait vendu 7,5% de ses parts en 2006 et pas en 2007, il a répondu: « c'est tout simplement que j'ai à défendre les intérêts sociaux de Lagardère. En 2005-2006, la part de EADS dans Lagardère avait grossi, elle avait atteint 40%, contre 20% en 2003. Dès l'été 2005, j'ai décidé de me délester de cette participation ».  L’Association des petits porteurs actifs (Appac) a demandé son départ du conseil. Arnaud Lagardère est resté sourd à ces appels, ajoutant qu'il ne vendrait pas de titres EADS au cours des cinq prochaines années. Actuellement, le groupe français détient 12,5% du capital, qu’il va réduire progressivement à 7,5% en 2009.

Comme prévu, l' Assemblée générale a enfin entériné les changements de statuts de la société décidée en juillet 2007. En effet, le groupe EADS est depuis sa création doté d’une direction à deux têtes. Cette présidence bicéphale, source de luttes intestines, est à l’origine des graves difficultés que traverse la maison mère d’Airbus. Le 16 juillet 2007, le président français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel et les dirigeants du groupe se sont mis d’accord sur la nécessité de simplifier les structures de direction du groupe.

Conformément à cet accord, les actionnaires ont élu les onze membres (contre dix avant) du nouveau conseil d’administration pour cinq ans, jusqu’en 2012. Les  deux actionnaires de référence du groupe fondé il y a sept ans, la Sogeade côté français (holding regroupant l'Etat et Lagardère) et Daimler-Chrysler côté allemand, voient leur place réduite. Ils n'ont désormais plus que deux représentants chacun au lieu de quatre auparavant.

Louis Gallois, unique représentant du management

L'Allemand Rüdiger Grube qui a récolté 98,71% des voix, est l’unique président du nouveau conseil. Le Français Arnaud Lagardère, ancien coprésident du conseil d'administration du groupe, devient simple administrateur avec 97,51% des voix. Il continue donc de siéger au conseil avec son directeur financier Dominique d'Hinnin en tant que représentant de la Sogeade.

Pour donner plus d’autonomie au management, Louis Gallois, président exécutif d’EADS, est proposé comme unique représentant du management. Ainsi tout investissement inférieur à 350 millions d’euros sera du seul ressort de Louis Gallois et du comité exécutif d’EADS. Les actionnaires ont également entériné la nomination de Thomas Enders à la présidence d’Airbus, ainsi que celle de Fabrice Brégier au poste de directeur général de l’avionneur.


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