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Israël

L’assassin de Rabin, icône de l’extrême droite

Article publié le 24/10/2007 Dernière mise à jour le 24/10/2007 à 12:11 TU

Tandis que les Israéliens commémorent, ce 24 octobre, le 12ème anniversaire de l'assassinat d'Yitzhak Rabin, l'extrême droite mène une campagne en faveur de la libération de son meurtrier, Ygal Amir, suscitant l'indignation. Le 4 novembre 1995, ce juif religieux d'extrême droite avait abattu le Premier ministre de trois balles dans le dos, à Tel Aviv, dans le but affiché de faire capoter les accords de paix israélo-palestiniens de 1993. A l’occasion de cet anniversaire, qui survient ce mercredi selon le calendrier lunaire hébraïque, la police israélienne a remis à Dalia Rabin, sa fille, l'enregistrement vidéo d'un des premiers interrogatoires du meurtrier de son père. 

Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet

L'image est en noir et blanc, plutôt floue. Il est difficile de distinguer le visage d'Ygal Amir. Sa voix est par contre très audible.

Ygal Amir (centre), encadré par deux policiers lors de son arrestation en 1995.(Photo : AFP)
Ygal Amir (centre), encadré par deux policiers lors de son arrestation en 1995.
(Photo : AFP)

Ygal Amir répond très calmement au commissaire qui l'interroge. « Quand Rabin est arrivé, dit-il, je me suis rapproché avant qu'il monte dans la voiture et j'ai tiré à trois reprises ».

Question du policier : « Est-ce que vous saviez ce que vous étiez en train de faire et pourquoi ? »

« Tuer Rabin », répond simplement le meurtrier, « le paralyser politiquement ».

Un gobelet de thé en guise de toast

Et quand l'enquêteur lui demande « quand, pour la première fois, avez-vous eu l'idée de tirer sur le Premier ministre ? », Ygal Amir répond sans hésiter : « Depuis les Accords d'Oslo »...

L'officier prend alors un ton plus confidentiel et lui dit qu'il a une dernière question plus personnelle: « Maintenant que vous l'avez tué de vos propres mains, demande t-il, vous n'avez pas des regrets ? »

La réponse  fuse : « Non, Dieu m'en préserve, je ne regrette rien ! »

L'extrait de l'enregistrement diffusé sur les sites internet israéliens ne montre pas Ygal Amir prier avant de signer sa déposition, ni lever un gobelet de thé en guise de toast.

Mais le policier qui l'a interrogé ce soir là, il y a 12 ans, a tellement été choqué qu'il n'a jamais oublié et qu'il ne comprend pas comment, aujourd'hui, certains peuvent demander sa libération anticipée.