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Côte d'Ivoire

Audiences foraines: le processus piétine

par  RFI

Article publié le 25/10/2007 Dernière mise à jour le 25/10/2007 à 11:51 TU

Le processus d’identification des électeurs a été relancé il y a un mois dans les villes d’origine de Guillaume Soro (g) et Laurent Gbagbo.(Photo : Reuters)

Le processus d’identification des électeurs a été relancé il y a un mois dans les villes d’origine de Guillaume Soro (g) et Laurent Gbagbo.
(Photo : Reuters)

Il y a un mois, le gouvernement de Guillaume Soro relançait les audiences foraines. Symboliquement, les autorités ivoiriennes avaient décidé de relancer ces opérations d'identification dans les villes d'origine de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro. Les audiences foraines concernent tous ceux qui ne sont pas inscrits sur les registres de l'état civil et doivent, selon l'accord de Ouagadougou, durer 3 mois. Lundi 22 octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU se montrait préoccupé par la lenteur du processus de paix en Côte d’Ivoire et réclamait des progrès en matière d' « identification et d'inscription des électeurs sur les listes électorales ».

Lancées sur fond de tensions entre le Premier ministre et son ministre de l'Intérieur issu de la mouvance présidentielle et de polémiques sur le nombre de personnes concernées par cette opération, les audiences foraines ont connu des débuts timides.

A ce jour, selon les chiffres du ministère de la justice, ce ne sont qu'environ 10 000 jugements supplétifs tenant lieu d'extraits d'actes de naissance qui ont été accordés.

Périnne Naounou Diadé

Chef du projet audiences foraines au ministère de la Justice

«Je suis satisfaite de la poursuite du processus. (...) L'essentiel n'est pas de faire du chiffre, l'essentiel est de prendre les personnes qui sont vraiment concernées, qui sont intéressées.»

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce faible nombre de documents établis.

Certaines équipes traînent les pieds

Tout d'abord, un manque de communication des autorités autours du lancement de cette opération pourtant considérée comme cruciale pour l'avancée du processus de paix.

Ensuite, seules 25 des 111 équipes prévues ont été jusque là déployées sur le terrain.

Composées notamment de magistrats et de hauts fonctionnaires, celles ci ne sont réellement opérationnelles que depuis la première semaine d'octobre et travaillent, pour l'instant, en milieu urbain alors que l'essentiel des concernés par les audiences foraines se concentrent dans les campagnes.

Enfin, un dernier élément viendrait expliquer le faible nombre de personnes jusque-là passées par cette opération d'identification : selon plusieurs sources, sous la pression du FPI, certaines équipes traînent les pieds pour délivrer les jugements supplétifs et découragent les requérants.

D'après ces sources, le parti du président tente de faire obstacle au processus mais moins ouvertement que par le passé.