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Togo

Le découpage électoral a favorisé le pouvoir

par  RFI

Article publié le 25/10/2007 Dernière mise à jour le 25/10/2007 à 20:32 TU

Les résultats des élections du 14 octobre dernier, publiés mardi soir par la Commission électorale indépendante (Céni) donnent 922 636 voix au Rassemblement du peuple togolais (RPT), au pouvoir, et 867 507 suffrages à l’Union des forces de changement (UFC) qui est le principal parti de l’opposition. La différence du nombre de voix est seulement de 55 129. Toutefois, le RPT a obtenu 50 des 81 sièges de l’Assemblée nationale, la majorité plus qu’absolue, tandis que l’UFC devra se contenter de 27 sièges seulement. Sous réserve de confirmation définitive de ces résultats par la Cour constitutionnelle, un tel écart dans l’attribution des sièges peut s’expliquer, en grande partie, par le découpage électoral.

Le Togo.(Carte : DK/RFI)
Le Togo.
(Carte : DK/RFI)

La mission d’observation de l’Union européenne a souligné l’existence de « déséquilibres de représentativité » au Togo.

Ainsi, dans la préfecture du Golfe, au sud du pays, un député vaut 138 884 électeurs inscrits, tandis que dans l’Assoli, au nord, un député vaut 11 429 votants inscrits, c'est-à-dire douze fois moins.

Cette situation peut être retrouvée ailleurs, mais avec des écarts moins importants.

Dans la capitale, Lomé, fief de l’opposition, un député vaut 90 000 inscrits, tandis que dans la préfecture de Kozah, fief du RPT, un député vaut environ 40 000 électeurs.

Ces règles du jeu étaient connues de tous. Connues et acceptées puisque dans l'accord politique global, on peut lire : « En attendant un redécoupage électoral basé sur un recensement général de la population, les parties prenantes au dialogue national conviennent de s'en tenir aux circonscriptions électorales actuelles ».

A demi-mot

Ce document a été paraphé par l'UFC à Lomé, le 20 août 2006. A partir de ce moment-là, au RPT, on estime que le débat est clos.

Les analystes se demandent si, au vu des résultats, l’UFC a péché par excès de confiance ou si elle a suffisamment mesuré les enjeux de la question du découpage électoral, lors des négociations avec les autres formations politiques nationales.

Certains le reconnaissent à demi-mot dans le parti de Gilchrist Olympio, tout en ajoutant qu’avec ou sans découpage, l’UFC a relevé des irrégularités qui sont, selon ce parti, de nature à modifier profondément les résultats du scrutin.