Article publié le 26/10/2007 Dernière mise à jour le 26/10/2007 à 03:25 TU
Washington s'en prend au corps des Gardiens de la révolution et à son unité d'élite, la brigade al-Qods, accusés d'encourager la prolifération nucléaire et de soutenir le terrorisme. Une vingtaine d'entreprises iraniennes dont la plus grande banque du pays sont également sanctionnées. Toutes transactions entre ces établissements et les ressortissants américains sont désormais illégales. Les autorités iraniennes dénoncent des mesures « contraires aux lois internationales » et « sans valeurs ».
Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du
Les sanctions prévues par les Etats-Unis visent à priver l'Iran des moyens de financier son programme nucléaire, mais aussi à empêcher le régime de Téhéran de financer les mouvements terroristes.
Les sanctions visent principalement le corps des Gardiens de la révolution, les pasdarans, et leur l’unité d’élite la brigade al-Qods. Mais aussi les banques et les sociétés iraniennes liées à ces deux mouvements, plus un certain nombre d'individus.
Concrètement, cela veut dire que tous les avoirs que ces groupes pourraient posséder aux Etats-Unis sont gelés, aucun citoyen ou aucune société américaine n'est autorisée à avoir des liens financiers avec eux. Et puis les Etats-Unis reconsidèreront leurs rapports avec les autres compagnies internationales qui commerceraient avec les sociétés de la liste.
Ce sont, dit on ici, les plus importantes sanctions imposées par les Etats-Unis à l'Iran depuis 1979. Et même si Condoleeza Rice a tenu à réaffirmer que Washington voulait privilégier la voie diplomatique, on vient incontestablement de franchir une nouvelle étape dans la tension.
«Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a affirmé que les sanctions américaines sont contraires aux lois internationales (...) et vouées à l'échec.»
Qui sont les pasdarans ? |
Les pasdarans, ou les Gardiens de la révolution, ont été créés en 1979 au sortir de la révolution iranienne par l'Imam Khomeiny lui-même. L'idée au départ était de former des gens pour être les yeux et les oreilles du régime qui se méfiait de l'ennemi intérieur, les fidèles du chah d'Iran. Très vite les pasdarans seront armés et constitueront un corps d'élite pour se battre contre l'armée de Saddam Hussein durant la guerre irako-iranienne. Aujourd'hui, on les retrouve partout et pour cela le président Ahmedinejad, lui même ancien pasdar, les a aidé. Les 2 tiers des députés proviennent de ce corps. Une vingtaine de membres du gouvernement sont également d'anciens pasdaran. On les retrouve également dans les affaires au point que les sanctions édictées contre Téhéran, à savoir le gel des avoirs et les restrictions des déplacements, concernent 9 hauts responsables des pasdarans, dont 5 généraux. Les Gardiens de la révolution, que l'on estime à 130 000 hommes, gèrent également une grande partie des opérations commerciales du pays y compris la manne issue du pétrole. La brigade al-Qods, elle, un des fers de lance de l'organisation, regroupe des unités secrètes, chargées de mener des opérations clandestines et des missions secrètes. Ce seraient ces unités entre autres qui auraient formé et armé le Hezbollah libanais. |