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Tchad/ France

Imbroglio politico-humanitaire

par  RFI

Article publié le 26/10/2007 Dernière mise à jour le 26/10/2007 à 15:03 TU

Le Tchad a annoncé vendredi qu'il sanctionnerait « sévèrement » les responsables d'une opération controversée et avortée qui visait à emmener en France une centaine d'enfants affectés par les violences dans l'est du Tchad et au Darfour. A Paris, les familles des 9 personnes arrêtées au Tchad ont manifesté devant l'ambassade de ce pays. 

Des responsables de l’association l’Arche de Zoé, le 26 octobre 2007 à l’aéroport de Vatry (est de la France).(Photo : AFP)
Des responsables de l’association l’Arche de Zoé, le 26 octobre 2007 à l’aéroport de Vatry (est de la France).
(Photo : AFP)

« Inhumaine, impensable, inadmissible », ce sont les termes très durs employés par le chef de l’Etat, Idriss Deby.

Alors qu’il rentrait de la cérémonie de signature d’un accord de paix en Libye entre les rebelles et le gouvernement tchadien, le président tchadien a rendu visite aux enfants et aux autorités locales à Abéché. « Les auteurs seront sévèrement sanctionnés », a-t-il affirmé.

Les autorités tchadiennes dans leur ensemble ne mâchent pas leurs mots. Certains affirment avoir été trompés par l’association l’Arche de Zoé, présentée au Tchad sous le nom de Children Rescue.

L’origine des enfants pose question

Même si un avion a été affrété, même s’il a transité par la capitale et a atterri à Abéché, personne n’admet avoir été mis au courant des intentions des personnes aujourd’hui interpelées.

Réactions du Quai d'Orsay au sujet des associations

recueillies par Marie-Pierre Olphand

«Nous avions été informés de l’intention de l’association Arche de Zoé de mener des opérations de ce type, mais nous n’avions pas d’informations précises sur cette opération ponctuelle.»

 

Un pilote employé par l'ONG Arche de Zoé

interrogé par Soraya Morvan-Smith

«Il est évident que le gouvernement français, ou du moins le ministère des Affaires étrangères, ne pouvait pas être ignorant de cette mission.»

Du côté des humanitaires, on cherche aussi à comprendre. L’organisation Children Rescue / Arche de Zoé travaillait au Tchad depuis près de deux mois très officiellement, au su et au vu de tout le monde.

Mais c’est surtout l’origine de ces enfants qui pose aujourd’hui beaucoup de questions.

Le HCR, le CICR et l’Unicef travaillent conjointement pour déterminer s’ils ont encore de la famille ou si ce sont des orphelins, si ce sont des réfugiés soudanais enregistrés au Tchad, des enfants exfiltrés du Darfour ou des Tchadiens des environs.

Vendredi 26 octbre, à Paris, les membres de l'association l'Arche de Zoé et les familles d'accueil qui attendaient les enfants se sont rassemblés devant l'ambassade du Tchad ainsi que les proches des 9 personnes arrêtées au Tchad.

Manifestation devant l'ambassade du Tchad

Un reportage de Cyril Graziani

«Beaucoup de zones d'ombre dans ce dossier, surtout que selon Christophe Letien responsable logistique de l'Arche de Zoé, l'armée française a aidé l'association.»

 

Vendredi, le consul de France à N'Djamena, a pu rencontrer les 9 Français arrêtés à Abéché. La mère d'une des 9 personnes arrêtées au Tchad manifestait ce vendredi à Paris.

Jeanine

Mère d'une des Françaises détenues au Tchad

«L’armée française était bien au courant au Tchad.»

 

Vendredi soir, la télévision publique tchadienne a diffusé des images des Français arrêtés. Le reportage montre également des enfants, âgés de un à huit ans, portant un bracelet bleu et un numéro d'identification. Nombre d'entre eux sont en pleurs, rapporte l'Agence France Presse.