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France

Emeutes 2005 : des promesses non tenues

par  RFI

Article publié le 27/10/2007 Dernière mise à jour le 27/10/2007 à 18:04 TU

Stèle à la mémoire de Zyed et Bouna, ces deux jeunes garçons morts dans un transformateur, le 27 octrobre 2005 à Clichy-sous-Bois. (Photo : AFP)

Stèle à la mémoire de Zyed et Bouna, ces deux jeunes garçons morts dans un transformateur, le 27 octrobre 2005 à Clichy-sous-Bois.
(Photo : AFP)

Quatre cents personnes se sont rassemblées pour saluer la mémoire de Zyed et Bouna, les deux adolescents morts électrocutés il y a deux ans, jour pour jour, à Clichy-sous-Bois. Leur décès avait déclenché une vague d'émeutes dans les banlieues françaises. Leurs habitants sont nombreux aujourd'hui à exprimer leur incompréhension devant les lenteurs de l'enquête tout comme leur dépit de constater que les promesses faites à l'époque n'ont pas été tenues.

Deux ans après le drame, cette cérémonie à la mémoire de Zyed et Bouna avait des relents d’amertume. Il y a bien sûr toujours l’attente des familles face à une enquête qui s’éternise. Des familles qui veulent savoir ce qui s’est vraiment passé cette nuit du 27 octobre 2005 et qui attendent que la justice se prononce enfin.

Maître Tordjman

un des avocats des familles des victimes

«Un procès doit se tenir rapidement pour qu’enfin les familles, Clichy et la société française soient au courant de ce qui s’est vraiment passé ce 27 octobre 2005. »

Et puis il y a au-delà de cela, la déception de toute la population de  Clichy-sous-Bois. A la suite des émeutes qui avaient embrasé cette ville de banlieue, Nicolas Sarkozy qui était alors ministre de l’Intérieur, avait stigmatisé l’absence d’une police de proximité dans cette commune et promis la création d’un commissariat de police.

« On n’a rien vu venir », déplore aujourd’hui le président de l’association Au-delà des maux, une association qui s’était créée après la mort des deux adolescents. « Une telle promesse faite à la légère peut avoir des conséquences redoutables », confie son président, Samir Mihi, qui laisse entendre aujourd’hui que la jeunesse locale pourrait bien se manifester à nouveau. Il pointe du doigt le manque d’infrastructures, de loisirs notamment, dans cette commune où la moitié des 30 000 habitants a moins de 25 ans.

Mehdi Bigaderne

secrétaire de l'association «Au-delà des maux» qui s'est constituée à la suite de ce drame.

«Aujourd’hui on veut prendre son destin en main mais c’est usant car on ne voit rien arriver.»

« On ne demande pas plus que les communes voisines », renchérit l’un des membres de cette association, « on demande les mêmes équipements, ici il n’y a rien ». Les amis de Zyed et Bouna sont tous venus en ce jour douloureux. Le grand frère de Bouna avoue, des larmes dans les yeux : « On ne s’attendait pas à une telle solidarité, une telle présence de la part des habitants de Clichy-sous-Bois. Ce qui se passe entre eux et nous, est absolument incroyable ».