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Vatican / Espagne

Béatifications massives: un acte politique

Article publié le 27/10/2007 Dernière mise à jour le 27/10/2007 à 22:52 TU

La cérémonie de béatification a lieu sur la place Saint-Pierre à Rome.(Photo : AFP)

La cérémonie de béatification a lieu sur la place Saint-Pierre à Rome.
(Photo : AFP)

Place Saint-Pierre à Rome 498 religieux espagnols considérés par l'église catholique comme «martyrs» de la guerre civile espagnole vont être béatifiés au cours d'une cérémonie à laquelle vont assister la quasi-totalité des évêques espagnols et des milliers de fidèles. Cette béatification de masse - la plus importante de toute l'histoire de l'Eglise - suscite des grincements de dents à trois jours du vote par le Parlement espagnol d'une loi réhabilitant les victimes du franquisme, une loi voulue par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero.

Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

Une cérémonie religieuse et aussi un acte politique. En Espagne, personne ne s’y trompe : la béatification au Vatican des « martyrs » espagnols est un clair message anti-Zapatero. Une façon pour l’Eglise de dire au gouvernement socialiste qu’elle n’est pas d’accord avec sa façon de regarder le passé franquiste.

Or justement, Zapatero est sur le point de faire approuver au Parlement une loi qui réhabilite les victimes du franquisme. Une loi aussi qui interdit les symboles de la dictature.

L’Eglise, elle, n’aime pas cette loi car elle a toujours soutenu Franco, le considérant même comme le leader d’une sorte de croisade contre les athées et les communistes. D’où le fait que cette église espagnole ne veut pas voir les victimes de Franco, elle ne veut voir que ses victimes à elle, ses « martyrs », assassinés en 1936 par les communistes et les anarchistes.

Pas question donc de mea culpa, l’épiscopat veut même continuer sur cette voie et projette, à moyen terme, de béatifier 10 000 personnes supplémentaires.