Article publié le 28/10/2007 Dernière mise à jour le 28/10/2007 à 01:16 TU
Soldat Turc dans un véhicule blindé sur la route sud-est de la Turquie, dans la province de Sirnak.
( Photo : Reuters )
L'aviation turque a mené ce samedi des vols de reconnaissance au-dessus des montagnes du Kurdistan irakien, au lendemain de l'échec à Ankara de discussions entre ministres irakiens et turcs destinées à éviter une offensive de l'armée turque contre les bases-arrière des rebelles du PKK. 2 000 personnes ont manifesté ce samedi, dans le sud-est de la Turquie contre les rebelles kurdes du PKK. Et la question d'une intervention militaire turque reste en suspens. Le gouvernement de Tayyip Recep Erdogan souhaite des mesures « urgentes et décisives ». La Turquie exige que l'Irak lui livre les dirigeants kurdes du PKK, ce que le gouvernement irakien refuse. 100 000 soldats turcs sont massés le long de la frontière, prêts à intervenir s'il n'y a pas d'accord entre les gouvernements irakien et turc. A la frontière cependant, la vie continue…
Avec notre envoyée spéciale à Zakho, Fatma Kizilboga
Semaine quasi traditionnelle à Zakho. Cette ville du Kurdistan irakien n'est située qu'à quelques kilomètres de la frontière turque et pourtant la vie continue. Le concert de musique et de klaxon bat son plein dans les rues encore très animées. Une allégresse apparente puisque les nouvelles venant du voisin inquiètent.
La semaine dernière encore, alors qu'une motion autorisant des incursions en Irak du Nord était votée par le Parlement turc, les habitants ne croyaient pas à la réalité de la menace. Désormais, cela ne serait pour eux, plus qu'une question de jours.
Le risque d'opérations transfrontalières des militaires turcs afin de chasser les militants du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, obsède. Les Kurdes s'interrogent maintenant sur la méthode qui sera employée.
La population se dit habituée aux attaques aériennes qui se sont, en effet, intensifiées ces derniers jours. Ce qui inquiète vraiment, c'est la possibilité d'une invasion terrestre. Quant à la question des sanctions économiques : qu'importe, dit-on ici, même si la Turquie impose un embargo, le Kurdistan utilisera d'autres portes de passage pour s'approvisionner, comme la frontière syrienne.