par Marie Joannidis
Article publié le 29/10/2007 Dernière mise à jour le 29/10/2007 à 17:39 TU
Le président français, Nicolas Sarkozy, et son homologue mauritanien, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, lors de l'arrivée de ce dernier à l'Elysée, lundi 29 octobre.
(Photo : Reuters)
Le président mauritanien, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, est en visite d'Etat en France pour deux jours. Il a été reçu ce lundi à l’Elysée par Nicolas Sarkozy pour un entretien essentiellement consacré à la coopération entre les deux pays. La France est le premier investisseur et bailleur de fonds en Mauritanie et cette position est amenée à se renforcer. Le président Abdallahi doit signer mardi avec le secrétaire d'Etat français à la Coopération Jean-Marie Bockel un accord de partenariat. La Mauritanie est entrée dans le club des nouveaux producteurs de pétrole en février 2006, quand les premiers barils de brut ont été exportés. Elle s'est mise à rêver de cette nouvelle manne à l'heure où les cours du brut flambent.
Le premier champ de pétrole mauritanien, Chinguetti, situé en eau profonde près de la capitale Nouakchott, a été découvert en 2001 par la compagnie australienne Woodside, qui, en 2007, a vendu ses actifs au groupe malaisien Petronas. Sa production devait atteindre les 75 000 à 80 000 barils/jour. Mais elle n'a cessé de diminuer pour se stabiliser autour des 30 000 bj, selon les derniers chiffres de la Banque mondiale.
L'exploitation de nouveaux champs devrait aussi être en-deçà des estimations, même si certains experts ont évalué les réserves mauritaniennes à un milliard de barils. Les autorités se veulent toutefois optimistes et soulignent qu'elles ont octroyé près de 40 blocs d'exploration à plusieurs sociétés pétrolières privées ou internationales comme la compagnie britannique Dana, le groupe français Total, l'espagnol Repsol ou des sociétés chinoises.
Un cadre juridique rassurant
Le ministre mauritanien du Pétrole a insisté, mi-octobre, sur la révision prochaine du cadre juridique du secteur pétrolier en Mauritanie pour à la fois rassurer les investisseurs étrangers et protéger l'environnement. La firme Woodside avait dû verser un bonus exceptionnel de 100 millions de dollars aux autorités de Nouakchott, à titre de dédommagement après un scandale sur les termes du contrat de production qui s'était soldé par le limogeage du ministre du Pétrole de l'époque. Elle est soupçonnée d'avoir sciemment gonflé des statistiques qui servaient de base aux estimations initiales du champ de Chinguetti.