par RFI
Article publié le 29/10/2007 Dernière mise à jour le 29/10/2007 à 20:22 TU
Laurent Gbagbo a annoncé dimanche qu’il allait proposer, très bientôt, la suppression des titres de séjour pour les ressortissants ouest-africains. Cette annonce a été faite lors d’une rencontre avec plus de 10 000 immigrés originaires du Burkina Faso au complexe sportif de Yopougon, à Abidjan. Plus de trois millions de Burkinabè sont installés en Côte d’Ivoire, formant ainsi la plus forte communauté étrangère vivant dans ce pays. C’est en 1990 que les autorités ivoiriennes ont mis en place les cartes de séjour pour les ressortissants ouest-africains.
Il s’agit, selon les observateurs, d’un geste d’apaisement en direction de la communauté burkinabè en Côte d’Ivoire, souvent victime de multiples tracasseries de la part des autorités du pays d’accueil. Les Burkinabè ont même été accusés par les forces fidèles au président Gbagbo de soutenir l’opposition ivoirienne ou les rebelles des Forces Nouvelles (FN) qui s’étaient emparé de la partie nord du pays, suite à la tentative de coup d’Etat en septembre 2002.
Le processus de réconciliation entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso a débuté en mars dernier avec la signature des accords de Ouagadougou entre Laurent Gbagbo et les FN, sous l’égide du président burkinabé Blaise Campaoré. Ce dernier avait été autrefois accusé par les partisans do président ivoirien de soutenir les FN.
Des papiers d’identité étrangers en cours de validité
La suppression des cartes de séjour signifie que les ressortissants étrangers pourront résider et circuler en Côte d’Ivoire avec les papiers d’identité de leurs pays. Comme au bon vieux temps, ils devraient donc pouvoir accomplir tous les actes administratifs avec une carte d’identité étrangère. Depuis l’introduction de la carte de séjour (en 1990) il était difficile d’ouvrir un compte bancaire, de retirer mandats ou de s’abonner à la société d’électricité sans ce précieux document, difficile à obtenir.
Du coiffeur ghanéen à l’ouvrier agricole burkinabè, en passant par les dockers maliens, la majorité des étrangers en Côte d’Ivoire, ouest-africains pour la plupart, occupent en effet des petits boulots. Avec, donc, des revenus limités, il était difficile pour chacun d’eux de se payer une carte de séjour, pour eux ou pour tous les membres de leurs familles. L’annonce de la suppression faite par Laurent Gbagbo est donc un soulagement pour ces millions de personnes. Mais le président ivoirien a exhorté les étrangers à tenir leur part du contrat en ayant les papiers de leurs pays respectifs.
«On dit que les Ivoiriens sont xénophobes. Nous allons supprimer les racines de cette réputation qu'on nous fait en supprimant la carte de séjour.»