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Biodiversité

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par Marie Joannidis

Article publié le 30/10/2007 Dernière mise à jour le 30/10/2007 à 18:19 TU

Aires protégées

L’IUCN définit l’aire protégée comme une portion de terre et/ou de mer vouée spécialement à la protection et au maintien de la diversité biologique, ainsi que des ressources naturelles et culturelles associées, et gérée par des moyens efficaces, juridiques ou autres.

La Commission mondiale sur les aires protégées (World Commission on Protected areas) de l’IUCN a défini six catégories en fonction de l’objectif de gestion :

- Réserve naturelle intégrale / Zone de nature sauvage : aire protégée gérée principalement à des fins scientifiques ou de protection des ressources sauvages.

- Parc national : aire protégée gérée principalement dans le but de protéger les écosystèmes et à des fins récréatives.

- Monument naturel : aire protégée gérée principalement dans le but de préserver des éléments naturels spécifiques.

- Aire de gestion des habitats ou des espèces : aire protégée gérée principalement à des fins de conservation, avec intervention au niveau de la gestion.

- Paysage terrestre ou marin protégé : aire protégée gérée principalement dans le but d’assurer la conservation de paysages terrestres ou marins et à des fins récréatives.

- Aire protégée de ressources naturelles gérées : aire protégée gérée principalement à des fins d’utilisation durable des écosystèmes naturels.

En 2003, l’Onu a fait le point sur les aires protégées ; des progrès ont été faits mais le rythme reste trop lent, en particulier pour les zones marines : 11,5 % de la surface terrestre du globe et seulement 0,5 % des océans sont protégés.

Brevetabilité du vivant

Historiquement, aucun domaine technique n’a jamais été explicitement écarté du champ de la brevetabilité. La délivrance de brevets pour des inventions d’origine biologique (au départ, de nouvelles semences essentiellement) était monnaie courante aux XIXe et XXe siècle.

Une première conférence internationale sur la protection des espèces végétales se tient en 1961. Elle aboutit à la création de l’Union pour la protection des obtentions végétales (UPOV), dont les pays signataires accordent aux sélectionneurs de semences des Certificats d’obtention végétale. La plupart des pays de l’Union européenne font partie de l’UPOV. Le Parlement européen a voté, en 1998, une directive sur la protection juridique des inventions biotechnologiques qui rend possible l’obtention de certains brevets européens sur des organismes vivants, dont les plantes génétiquement modifiées, mais prend aussi en compte des principes éthiques pour restreindre d’autres aspects. Cette directive est entrée en vigueur en 2000. Les biotechnologies, en maîtrisant les techniques permettant le clonage et la production d’OGM, ont réalisé des pas spectaculaires, d’où le vif débat en cours sur les effets à long terme.

CITES

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, connue sous son sigle CITES ou encore appelée Convention de Washington, est un accord international entre Etats. Elle a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d’animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent. Elaborée en 1973 et entrée en vigueur en 1975, elle compte actuellement 171 parties. Elle confère une protection (à des degrés divers) à plus de 30 000 espèces sauvages – qu’elles apparaissent dans le commerce sous forme de plantes ou d’animaux vivants, de manteaux de fourrure ou d’herbes séchées.

Ce commerce représente des milliards de dollars par an et porte sur des centaines de millions de spécimens de plantes et d’animaux vivants ou résultant en produits dérivés – alimentaires, articles en cuir exotique, instruments de musique en bois, souvenirs pour touristes, remèdes, et bien d’autres. L’exploitation et le commerce intensifs de certaines espèces, auxquels s’ajoutent d’autres facteurs tels que la disparition des habitats, peuvent épuiser les populations et même conduire certaines espèces au bord de l’extinction.

Grâce à la convention et à la prise de conscience des Africains eux-mêmes, les éléphants menacés à la fois par le trafic illicite de l’ivoire et la diminution de leur habitat naturel au profit de l’homme, ont ainsi connu un nouveau répit avec la signature, en juin 2007, d’un accord portant sur la prorogation pour neuf ans du moratoire sur le commerce de l’ivoire. Selon le Fonds international pour la sauvegarde des animaux (IFAW), le nombre d’éléphants en Afrique est passé de 1,3 million en 1979 à quelque 350 000 à ce jour, dont 220 000 vivent dans des zones protégées à travers huit pays d’Afrique australe. La CITES estime que les conflits hommes/éléphants concernant l’eau et les dégâts dans les cultures se sont multipliés cette dernière décennie et deviendront à l’avenir un sujet de conflit grave. A moins que les communautés les perçoivent comme ayant une valeur : le tourisme qui se développe en Afrique est ainsi un espoir pour la préservation des animaux sauvages du fait des revenus qu’il peut générer.

Convention de Rio

Depuis le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, au Brésil, en 1992, qui faisait suite à la conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement de Stockholm en 1972, et au rapport Brundtland (Our Common Future) en 1987, la biodiversité est reconnue comme patrimoine commun de l’humanité. Alors que les activités de l’homme la réduisent de jour en jour, son devenir est désormais une question centrale pour l’évolution de la planète et des sociétés.

La Convention sur la diversité biologique (CDB) est le premier accord mondial sur la conservation et le respect à long terme de la diversité biologique. Elle marque un tournant dans le droit international en reconnaissant, pour la première fois, que la conservation de la diversité biologique est « une préoccupation commune à l’humanité » et qu’elle fait partie intégrante du processus de développement.

La convention couvre l’ensemble des écosystèmes, des espèces et des ressources génétiques. Elle pose le principe d’un partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques, notamment à des fins commerciales. Elle s’étend également aux questions du transfert et du développement des biotechnologies, du partage des avantages qui en découlent et de la bio-sécurité. Son secrétariat est placé sous la houlette du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

Fonds français pour l’environnement mondial

Le FFEM est un fonds public bilatéral qui a été créé en 1994 par le gouvernement français à la suite du Sommet de Rio. Il a pour objectif de favoriser la protection de l’environnement mondial dans des projets de développement durable dans les pays en développement et en transition. Il subventionne des projets à caractère innovant et participant à la préservation des grands équilibres de notre planète : biodiversité, effet de serre et eaux internationales. Les forêts, en particulier les forêts tropicales, constituent un réservoir important de biodiversité et de carbone.

A titre d’exemple, le FFEM et le bureau de l’UICN pour l’Afrique de l’Ouest ont signé en juillet 2007 une convention de financement d’une valeur de 990 000 euros pour améliorer la gestion des aires protégées et assurer un programme de formation les concernant en Afrique de l’Ouest. Il s’agit de mettre en place un système permanent d’évaluation de l’efficacité de toutes les catégories d’aires protégées. La zone de couverture comprendra les 17 pays de la sous-région ouest-africaine de l’UICN allant du Tchad au Cap Vert, où bon nombre d’aires protégées n’atteignent pas encore les objectifs de conservation ou de développement fixés. A plus long terme, ces aires protégées serviront de modèle et de pilote et constitueront des lieux d’innovation et de formation pratiques pour améliorer la gouvernance (y compris participative).

Les projets du FFEM sont généralement complémentaires avec ceux de l’AFD, qui gère l’aide publique française.

Partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC)

Cette zone abrite la plus importante biodiversité d’Afrique : près de 10 000 espèces de plantes, 400 espèces de mammifères, dont les fameux grands singes, si proches de l’homme et particulièrement menacés, et 1 000 espèces d’oiseaux. Au sommet de Johannesburg, en septembre 2002, un Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC) a été créé et la France en assure le pilotage jusqu’à fin 2007. Entre 2000 et 2008, le financement de l’AFD aura atteint pour ce projet un total de 50 millions d’euros.

Partagé entre six pays d’Afrique centrale (Cameroun, République centrafricaine, Congo, République Démocratique du Congo, Gabon et Guinée équatoriale), le Bassin du Congo compte 80 millions d’habitants, pour lesquels le fleuve est une source d’énergie et d’alimentation essentielle. Les forêts sont également une ressource économique importante, le commerce des bois tropicaux représentant en moyenne 6 % du PIB et 10 % du commerce extérieur des pays concernés. Elles créent des pôles d’activité. Le Bassin du Congo fait face à de multiples menaces : pressions démographiques, extension de l’agriculture, activités minières, urbanisation, déforestation et conflits, autant de facteurs qui pèsent sur sa conservation et sur celle de toutes les espèces animales qu’il abrite.

Une nouvelle évaluation de l’IUCN révèle un tableau plutôt sombre. Le gorille de l’ouest est passé de la catégorie « En danger » à « En danger critique d’extinction » sur la dernière liste rouge publiée en septembre 2007 par l’organisation. En effet, la principale sous-espèce, le gorille de plaine occidental, a été décimée par le commerce de la viande de brousse et le virus Ebola. Depuis vingt à vingt-cinq ans, sa population a diminué de plus de 60 % et environ un tiers de la population totale présente dans les aires protégées a succombé au virus Ebola depuis quinze ans.

En Asie, l’orang-outan de Sumatra et celui de Bornéo sont menacés par la perte d’habitat due à l’exploitation et au défrichage des forêts. À Bornéo, la superficie des plantations de palmiers à huile est passée de 2 000 km² à 27 000 km² entre 1984 et 2003, ce qui ne laisse que 86 000 km² d’habitat disponible pour l’espèce dans toute l’île.

Protocole de Cartagena

Lancées en 1995 sur décision de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique, les difficiles négociations du Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques ont abouti à son adoption par consensus le 29 janvier 2000, avec un accord unanime de plus de 130 pays, à l’exception notable de grands exportateurs d’OGM comme les Etats-Unis ou l’Argentine. Mais il continue à susciter un débat houleux dans la communauté scientifique et politique.

Ce protocole, entré en vigueur le 11 septembre 2003, a pour objectif « de contribuer à assurer   un « degré adéquat de protection », lors du transfert, de la manipulation et de l’utilisation des OGM (appelés « organismes vivants modifiés » dans le texte) qui sont, à l’exclusion des produits pharmaceutiques, susceptibles d’avoir des effets défavorables sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique. Il met en place une procédure d’accord « en connaissance de cause » préalable aux mouvements transfrontaliers d’OVM destinés à la dissémination dans l’environnement et énonce le « principe de précaution ».

Tourisme. L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a adopté en 1999 un Code d’éthique afin de réduire les effets négatifs sur l’environnement et le patrimoine culturel, tout en permettant le développement d’activités nouvelles dans les pays du Sud. L’OMT, qui s’inquiète de l’impact du tourisme sur les changements climatiques, a toutefois fait en mars 2007 un état des lieux optimiste sur les revenus issus de ce secteur, d’autant plus que "l’écotourisme" est à la mode et qu’il se développe de plus en plus en Afrique par exemple, notamment dans les aires protégées.

Selon l’organisation, le tourisme mondial est entré depuis quelques années dans une nouvelle phase historique de croissance, l’Afrique étant à la tête du peloton avec l’Asie-Pacifique et l’Amérique latine. En 2005, les recettes du tourisme international ont atteint 680 milliards de dollars, ce qui en fait un des postes les plus importants du commerce international. L’OMT souligne que le tourisme crée un grand nombre d’emplois directs et indirects et constitue un terrain propice pour les initiatives du secteur privé. Dans les zones rurales pauvres, il constitue souvent la seule solution face au déclin de l’agriculture de subsistance.

Selon les statistiques, les recettes du tourisme international pour les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire devraient dépasser bientôt les 250 milliards de dollars. L’OMT a aussi mis en place un cadre de lutte contre la pauvreté avec son programme Sustainable Tourism – Eliminating Poverty, qui veut lier les efforts en faveur du tourisme durable aux objectifs du Millénaire pour le développement des Nations unies et à son propre Code mondial d’éthique. Plusieurs projets sont ainsi en cours, notamment en Afrique et en Asie du Sud-Est.

Union mondiale pour la nature (UICN)

Fondée en 1948 à Fontainebleau (France), l’UICN rassemble 84 États, 108 organismes publics, plus de 800 organisations non gouvernementales et quelque 10 000 scientifiques et experts de 147 pays au sein d’un partenariat mondial unique dont le siège est à Gland, en Suisse. L’Union a pour mission d’influer sur les sociétés du monde entier, de les encourager et de les aider pour qu’elles conservent l’intégrité et la diversité de la nature et veillent à ce que toute utilisation des ressources naturelles soit équitable et écologiquement durable. Elle a ainsi aidé plus de 75 pays à préparer et appliquer des stratégies en matière de conservation et de diversité biologique. www.iucn.org