Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Italie

Expulsion de Roumains

Article publié le 03/11/2007 Dernière mise à jour le 03/11/2007 à 05:05 TU

Un groupe de Roumains a été agressé, hier soir, par des hommes cagoulés à la périphérie de Rome. Des violences qui font suite à la mort d'une Italienne agressée il y a trois jours près d'un campement occupé par des immigrés roumains dans la capitale italienne. Cette agression mortelle a suscité une très vive émotion en Italie et jeudi, le gouvernement de Romano Prodi a signé un décret facilitant l'expulsion d'étrangers membres de l'Union européenne. Hier soir, la ville de Milan dans le nord du pays a été la première à mettre ce décret en application en expulsant quatre Roumains. L'arrivée récente de nombreux immigrés roumains appartenant le plus souvent à la communauté Rom, et qui vivent dans des conditions précaires à la périphérie des grandes villes, alimente un courant xénophobe en Italie. Soixante six campements de fortune ont ainsi été dénombrés où s'entasse une population estimée à environ 5 000 personnes.

Aujourd'hui les Roms voyagent à travers tout le continent et le problème rom est devenu plus que jamais un problème européen.(Photo: Reuters)
Aujourd'hui les Roms voyagent à travers tout le continent et le problème rom est devenu plus que jamais un problème européen.
(Photo: Reuters)

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

Rome, Milan, Naples, Turin, Florence. Les préfectures de ces villes ont déjà établi la liste des Roumains indésirables, qui seront donc expulsés comme l'autorise le décret entré en vigueur ce vendredi après sa publication sur le Journal officiel.

Ils sont 5 000 et ce chiffre équivaut à environ 5% de la communauté roumaine en Italie. Une communauté qui se sent désormais en grande difficulté car l'arrestation d'un Roumain, d'ethnie rome, soupçonné de l'agression mortelle d'une Italienne de 47 ans, a fortement ravivé le courant xénophobe dans le pays, tout comme elle a relancé la polémique entre droite et gauche sur le thème de la sécurité.

L'opposition accuse la coalition de centre-gauche au pouvoir d'être responsable de la montée de la criminalité en Italie en raison de sa politique laxiste.

Tandis que le chef du gouvernement, Romano Prodi, estime qu'il s'agit d'un problème européen. Il vient d'ailleurs de demander à Bruxelles d'intervenir auprès des autorités roumaines afin que celles-ci contrôlent plus efficacement leurs émigrés.

Qui sont les Roms ?


De notre correspondant à Bucarest, Luca Niculescu

Les Roms ne s'appellent pas Rom parce qu'ils sont Roumains. Même si les deux mots se ressemblent, ils ont des origines différentes. Roumain vient de l'Empire romain qui avait colonisé ces contrées, alors que Rom est un mot tzigane qui veut dire « homme ».

Pourtant en Europe, c'est en Roumanie que l'on compte le plus grand nombre de Roms. 500 000 selon les statistiques officielles, plus d'un million et demi selon les estimations non officielles.

Les Roms ou les Tziganes sont venus du nord de l'Inde il y a sept siècles et ont été tenus en esclavage jusqu'au milieu du XIXe siècle. Traités comme les juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, plus de 500 000 ont trouvé la mort dans les camps de concentration.

A l'époque de la dictature communiste, ils ont été obligés de se sédentariser mais depuis 1990, les Roms peuvent de nouveau voyager.

Victimes de nombreuses discriminations en Roumanie, ils vivent souvent en marge de la société. Dans un pays touché de plein fouet par une dure transition économique, les Roms ont été les laissés-pour-compte de la modernisation.

Aujourd'hui alors que la Roumanie est entrée dans l'Europe, ils voyagent sur tout le continent, de Bucarest à Paris et de Berlin à Helsinki. Le problème Rom est devenu plus que jamais un problème européen.