Article publié le 04/11/2007 Dernière mise à jour le 04/11/2007 à 10:46 TU
Après une visite de deux heures, le président français a quitté dimanche Ndjamena en compagnie des trois journalistes français et quatre hôtesses de l'air espagnoles inculpés dans l'affaire de l'Arche de Zoé.
Après plusieurs informations contradictoires sur l'itinéraire du rapatriement des hôtesses de l'air, la présidence française a finalement annoncé que l'avion présidentiel ferait escale dimanche soir à Madrid pour les déposer.
Le gouvernement espagnol s'est réjoui de la visite du président français au Tchad, tout en mettant l'accent sur l'étroite coordination entre Madrid et Paris sur ce dossier.
Le premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande « s'est félicité » de la libération des trois journalistes français, tout en souhaitant qu'une mission d'information parlementaire puisse faire la lumière sur cette affaire.
Le président français Nicolas Sarkozy est arrivé dimanche à Ndjamena au moment même où un juge tchadien ordonnait la libération des trois journalistes français et des quatre hôtesses de l'air espagnoles incarcérés au Tchad dans l'affaire de l'Arche de Zoé.
Nicolas Sarkozy, dont l'avion a atterri peu après 14H00 (13H00 TU), a été accueilli à l'aéroport de la capitale tchadienne par le président Idriss Deby. Après un bref entretien dans le salon d'honneur de l'aéroport, les deux chefs d'Etat ont pris la direction de la présidence tchadienne, où ils ont eu de nouvelles discussions avant de tenir une conférence de presse commune.
«Cette équipée lamentable [l'affaire Arche de Zoé] n'a rien à voir avec le déploiement de la force européenne à la frontière avec le Soudan.»
Le président français a également déclaré « souhaiter » que les Français inculpés au Tchad dans l'enquête sur la tentative de transport en France des 103 enfants soient jugés dans leur pays.
Parallèlement, le juge d'instruction tchadien chargé du dossier a notifié à l'avocat des journalistes français « la main levée du mandat de dépôt conformément aux articles 248 et 249 du code de procédure pénale ».
Cette mesure concerne les trois reporters ainsi que les quatre hôtesses espagnoles, a précisé à l'AFP Me Jean-Bernard Padaré, défenseur des journalistes français Marc Garmirian (agence Capa), Jean-Daniel Guillou (agence Synchro X) et Marie-Agnès Peleran (télévision France 3 Méditerranée).
Ils n'ont toutefois pas encore bénéficié d'un non-lieu partiel et restent inculpés dans l'affaire de l'Arche de Zoé, a ajouté l'avocat. « Ils peuvent quitter le Tchad », a-t-il conclu.
« Enlèvement d'enfants »
Ces sept personnes sont ensuite arrivées à l'aéroport peu après 14H30 (13H30 TU), où elles devaient embarquer dans l'avion du président français pour rentrer en Europe, selon des sources officielles tchadiennes.
Le président Deby avait « souhaité » jeudi la libération des journalistes et des hôtesses, arrêtés le 25 octobre à Abéché, dans l'est du Tchad, alors que l'association française Arche de Zoé s'apprêtait à embarquer dans un avion à destination de la France 103 enfants de la région.
«Il n'y a eu aucune pression sur mon gouvernement (pour libérer les journalistes et les hôtesses).»
En tout, neuf Français (les trois journalistes et six bénévoles de l'association), les sept Espagnols de l'équipage de cet avion (les quatre hôtesses, un steward, un pilote et un copilote), un pilote belge et quatre responsables tchadiens ont été inculpés et incarcérés au Tchad pour « enlèvement d'enfants », « escroquerie » ou « complicité ».
Le steward espagnol n'a pas été libéré « car il ne sera entendu au fond que lundi » par le juge, a expliqué Me Padaré.
Les personnes inculpées encourent entre cinq et vingt ans de travaux forcés.
par RFI (avec AFP)
|