Article publié le 05/11/2007 Dernière mise à jour le 05/11/2007 à 10:21 TU
La crise des crédits hypothécaires à risque, la crise des subprime, a fait une nouvelle victime. Le Président directeur général de Citigroup, Charles Prince, a démissionné ce dimanche. Premier établissement bancaire mondial a enregistré des lourdes pertes atteignant 8 à 11 milliards de dollars de plus que prévu.
Avec notre correspondant à Washington, Pierre-Yves Dugua
A la fin du troisième trimestre, Charles Prince avait promis un retour à la normale. Les 6 milliards de dollars de charges comptables qu’il avait annoncés ne devaient être qu’une aberration.
Hier soir ce juriste qui dirigeait la plus grande banque du monde depuis quatre ans n’avait d’autre option que de démissionner. Citigroup se trouve en effet obligé de mettre en garde ses actionnaires contre 8 à 11 milliards de dollars supplémentaires de dévalorisation d’actifs, en l’occurrence une fois de plus des obligations engagées sur des créances douteuses.
L’énormité du montant promet encore de grever les fonds propres de la banque, un établissement connu dans plus de 100 pays dans le monde.
Robert Rubin, ancien secrétaire au trésor de Bill Clinton, conseiller de la direction de City depuis huit ans, assume maintenant la direction du groupe avec le patron de la banque en Europe Sir Win Bischoff, le temps qu’un nouveau PDG soit trouvé.
La détérioration de la situation de Citigroup depuis la fin septembre rappelle celle de la banque d’investissement Merrill Linch, elle aussi à la recherche d’un nouveau patron.
D’autres établissements risquent d’être amenés à rendre bientôt compte à leur tour de nouvelles dévalorisations de leurs avoirs.
«Malheureusement, parfois, les banques prennent des risques inconsidérés.»