par RFI (avec AFP)
Article publié le 07/11/2007 Dernière mise à jour le 07/11/2007 à 19:57 TU
Après la panne intervenue au large des côtes marocaines, le capitaine de la pirogue est tombé à la mer, en tentant de réparer le moteur et est mort noyé. L’embarcation est ensuite partie à la dérive, pendant sept jours, portée par les vagues et au gré des vents. Les clandestins sont majoritairement Sénégalais, mais il y également des ressortissants maliens, bissau-guinéens et gambiens. Le Croissant-Rouge mauritanien a pris en charge les survivants qui ont été hospitalisés à Nouadhibou, avant d’être rapatriés.
«Ils avaient épuisé leur stock d'eau et de nourriture.»
Ce drame intervient le jour même de l’arrivée aux Canaries de deux nouvelles embarcations transportant plus de 110 clandestins africains. 200 autres émigrants ont débarqué dimanche et lundi sur l’archipel à bord de trois autres « cayucos », les pirogues de pêche d’Afrique occidentale. En 2006, plus de 31 000 clandestins ont réussi à débarquer dans l’archipel des Canaries en 2006. Ce fut « l’année record ». Depuis janvier 2007, le nombre de débarquements a nettement baissé, avec à peine 8 200 arrivées. Les autorités espagnoles affirment que cette baisse du nombre de clandestins s’explique par le « haut degré de collaboration » avec le Sénégal et d’autres pays africains en matière d’immigration et, également, par la mise en place du dispositif européen Frontex de surveillance des frontières extérieures de l’Union européenne. Mais, depuis quelques semaines, les autorités espagnoles et mauritaniennes ont pu constater une nouvelle vague d’embarquements clandestins, ce qui pourrait s’expliquer par les conditions météorologiques favorables.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les routes de l’émigration clandestine sont devenues plus longues et plus risquées. Les départs des clandestins s’effectuent essentiellement depuis la province sénégalaise de Casamance, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Guinée Conakry. Les passeurs essaient d’éviter le dispositif Frontex en passant par les eaux gambiennes pour rejoindre ensuite les eaux internationales. En effet, la Gambie n’a pas signé d’accord avec Frontex, au contraire de la Mauritanie, du Maroc et du Sénégal.
Selon les organisations humanitaires, des milliers de personnes ont péri lors de la traversée entre le continent africain et l’Europe. L’Association des victimes de l’immigration clandestine (AFVIC), basée au Maroc, évalue à 4 600 le nombre de clandestins morts et disparus en mer, depuis 1997, entre les côtes marocaines d’une part, les Canaries et l’Espagne d’autre part.