Article publié le 09/11/2007 Dernière mise à jour le 09/11/2007 à 23:50 TU
Un fort dispositif policier a été déployé à Rawalpindi, ou devait se tenir un rassemblement du parti de Benazir Bhutto contre Pervez Musharraf.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à Islamabad, Eric de Lavarène
Alors qu’elle s'apprêtait à tenir un meeting vendredi contre l'état d’urgence, à Rawalpindi, la ville jumelle d'Islamabad, la présidente du Parti du peuple pakistanais a été assignée à résidence avant d'être relâchée quelques heures plus tard.
« Le gouvernement est paralysé », a-t-elle dit à ses partisans. Toute la journée des membres de son parti ont été arrêtés. Ils seraient des milliers jetés en prison depuis l'instauration de l'état d'urgence samedi dernier, essentiellement des opposants.
Selon un diplomate en poste dans la capitale, le gouvernement cherche à démanteler l'opposition et à liquider la société civile. Tout ce qui fait obstacle à un pouvoir absolu, notamment pour remporter les législatives prévues pour début 2008, dans un contexte où près de 80 % des Pakistanais ne font plus confiance au président.
Mis en difficulté par Cour suprême qui se préparait à invalider sa candidature à la présidentielle du 6 octobre dernier, Pervez Musharraf cherche donc à reprendre la situation en main. Dans ce jeu politique très tendu, Benazir Bhutto qui aura goûté à l'enfermement une journée, apparaît comme la dernière opposante.
«Le département d'Etat américain a une nouvelle fois demandé au général Musharraf de renoncer à l'état d'urgence, de maintenir les élections et d'abandonner l'uniforme.»