Article publié le 10/11/2007 Dernière mise à jour le 10/11/2007 à 21:35 TU
Avec notre correspondant à Islamabad, Eric de Lavarène
Quelques heures avant l'annonce de l'instauration de l’état d'urgence samedi dernier, les chaînes de télévision privées et les radios ont cessé d'émettre, brouillées par le pouvoir en place.
Depuis, hormis les médias d'Etat à la solde du gouvernement, c'est le silence. Le Pakistan compte des dizaines de télévisions et de radios privées qui avaient jusque-là une réelle liberté de ton.
Interdits de travail, bastonnés, arrêtés, les journalistes pakistanais payent un lourd tribut à l'état d'urgence. Cette semaine, les forces de l'ordre ont investi plusieurs clubs de la presse, notamment celui de Karachi où ils ont arrêté sans ménagement quatre journalistes.
Des imprimeurs intimidés refusent désormais d'éditer certains journaux.
Relativement épargnés depuis une semaine, les journalistes étrangers sont donc à leur tour sous surveillance. Les autorités d'Islamabad semblent bien décidées à reprendre en main la presse. Benazir Bhutto s'est d'ailleurs associée aux médias, affirmant que son combat était aussi « un combat pour la liberté d'expression » ; une liberté d'expression considérablement réduite par l'état d'urgence.
«Benazir Bhutto est une femme de pouvoir qui mène campagne. Elle vient de déclarer la guerre à la dictature, pourtant il y a moins d’un mois (elle) était en négociation avec le président Pervez Musharraf (…) et beaucoup se demande pourquoi le régime ne lui a pas imposé le silence.»
«Organisée à l’appel de la commission pakistanaise des droits de l’homme, cette manifestation rassemblait aussi des enseignants, des étudiants et des magistrats qui voudraient voir Gordon Brown adopter une position plus dure vis-à-vis de Pervez Musharraf.»