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Aéronautique

2007, année record pour Airbus

par Myriam Berber

Article publié le 12/11/2007 Dernière mise à jour le 12/11/2007 à 17:41 TU

Le nouveau long courrier A350 (haut) et le moyen courrier A320 (bas) de l'avionneur européen Airbus. (Photo : AFP & source : www.usairways.com)

Le nouveau long courrier A350 (haut) et le moyen courrier A320 (bas) de l'avionneur européen Airbus.
(Photo : AFP & source : www.usairways.com)

L’avionneur européen Airbus annonce des ventes record au Salon aéronautique de Dubaï qui va se terminer jeudi. Jamais l’avionneur européen n’avait engrangé autant de commandes à l’occasion d’un tel évènement. Airbus rattrape et dépasse son concurrent américain Boeing qui faisait la course en tête depuis le début de l’année. Un évènement salué par le patron d’Airbus Thomas Enders qui insiste néanmoins sur l’importance de continuer le plan de restructuration Power 8.

C’est le retour en force d’Airbus, après une année difficile au cours de laquelle le constructeur européen s’était fait largement dépasser par son concurrent américain Boeing en termes de commandes. Au Salon aéronautique de Dubaï, Airbus a enregistré une moisson de contrats. Dimanche 11 novembre 2007, la compagnie du gouvernement de Dubaï, Emirates, a annoncé l’achat de 70 long-courriers A350 et 11 gros porteurs A350, pour une valeur de 20,2 milliards de dollars, la plus importante commande enregistrée par Airbus. Dans le même temps, l’opérateur privé saoudien NAS, spécialisé dans les voyages d'affaires, s’engageait pour 20 moyens-courriers A320, pour plus de 2 milliards de dollars.

Lundi 12 novembre, c’était au tour de DAE Capital, une filiale de l’entreprise publique Dubaï Aerospace Enterprise, d’annoncer son d’intention d’acheter 70 A320 et 30 A350 pour un montant total de 13,5 milliards de dollars. La société publique Saudi Arabian Airlines a aussi annoncé, lundi, son intention d’acheter 22 moyens-courriers A320, d'une valeur de 1,7 milliard de dollars. Le directeur commercial John Leahy s’est félicité de ces nombreux contrats :«l’année 2007 sera une année record en termes de commandes, avec 1122 appareils ». Le précédent record datait de 2005 avec 1111 commandes. 

Boeing, son rival américain a, lui aussi, engrangé de belles commandes et notamment avec un contrat de 30 appareils 787 et 5 autres cargos 777 pour 6,1 milliard de dollars avec la Quatar Airways. La première compagnie aérienne du monde arabe, Emirates, a aussi annoncé un contrat de 12 Boeing long-courriers 777-300, pour une valeur de 3,2 milliards de dollars.

L’A350, la star du salon de Dubaï

Ces contrats marquent pour Airbus la fin de deux années de déboires industriels qui ont entraîné trois retards successifs dans le programme de son avion vedette, le superjumbo A380. Le programme A350 a, lui aussi, été confronté à de nombreuses difficultés. Très concentré sur les déboires de l’A380, la direction d’Airbus a, en effet, tardé à lancer l’A350, ce long-courrier de nouvelle génération commercialisé pour concurrencer le Dreamliner de Boeing.

Au prix d’un effort financier considérable pour Airbus, le projet initial de l’A350 a été revu à la demande des clients qui réclamaient une version intégrant pour plus de la moitié des matériaux composites, synonyme de réduction du coût et de la consommation. Après l’avoir beaucoup critiqué par le passé, le président d’Emirates, Tim Clark, a annoncé, en octobre 2007, sa préférence pour l’A350, notamment du fait de sa capacité (plus de 300 sièges) supérieure à celle du 787 Dreamliner de Boeing.

Départ des cols blancs, embauche des ouvriers

Après avoir salué ce record de commandes, le patron d’Airbus, Thomas Enders, a néanmoins insisté sur l’importance de continuer le plan de restructuration baptisé « Power 8 ». En février 2007, le  conseil d’administration d’Airbus a, en effet, validé un plan de réduction des coûts visant à économiser 5 milliards d’euros d’ici à 2010, puis 2 milliards par an à partir de cette date. «Power 8» est également un plan de réorganisation industrielle, destiné à rendre Airbus plus efficace. L’avionneur a ainsi réduit le nombre de ses sous-traitants. De près de 3000, ils ont chuté à environ 500, tandis que le recours aux sous-traitants des pays à bas coûts a augmenté parallèlement de 50%.

A la recherche d’économies, Airbus a aussi réduit  ses frais de fonctionnement de 30% sur quatre ans. Ce qui s’est traduit par près de 10 000 suppressions d’emplois chez les cols blancs, via des départs en retraite mais aussi une réduction du nombre d’intérimaires. A la fois submergé de commandes et engagé dans un plan d’économies, Airbus doit donc dans le même temps poursuivre « Power 8», tout en embauchant des ouvriers pour faire face à l’augmentation des cadences qui devraient passer de 47 avions par mois fin 2007 à 54 par mois en 2010.