Article publié le 19/11/2007 Dernière mise à jour le 19/11/2007 à 07:44 TU
Avec notre correspondante au Cambodge, Stéphanie Gee
Khieu Samphan avait été hospitalisé mercredi dernier. Sa famille avait souhaité l’envoyer se faire soigner à Bangkok, mais les autorités s’y étaient opposées, et lui avaient envoyé un hélicoptère de l’armée pour qu’il soit hospitalisé à Pnom-Penh, la capitale. Il est rétabli depuis – il est connu pour avoir une bonne santé, malgré son âge, 76 ans.
Khieu Samphan était l’un des plus proches collaborateurs de Pol Pot à la fin des années 1970, c’était l’un des idéologues khmers rouges, l’ancien président du Kampuchea démocratique.
Fin 1998 avec le « Frère numéro 2 », Nuon Chea, il avait fait allégeance au gouvernement royal et menait depuis une vie quasi-paisible dans le nord-ouest du pays. Mais à travers ses lettres ouvertes, ses livres et les nombreuses interviews qu’il accordait à la presse, il a déjà mis en place les principales lignes de sa future défense, disant avoir agi pour protéger la souveraineté du Cambodge qu’il dit menacée à l’époque par le Vietnam.
Khieu Samphan est un personnage toujours très médiatique, d’autant qu’il s’est adjoint les services de son vieil ami l’avocat français Maître Jacques Verges, qui s’est engagé dès 2004 à le défendre, en cas de procès.
On a d'ailleurs appris que l'avocat était présent ce matin dans les locaux du tribunal parrainé par l'ONU.
Le régime khmer rouge est responsable de la mort de plus de deux millions de personnes, entre 1975 et 1979.
«Je n'ai rien à me reprocher. Je crois que j'ai fait mon devoir envers ma patrie. Je ne pouvais pas rester les bras croisés alors que mon pays était envahi.»