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Liban

Présidentielle : le vendredi décisif

Article publié le 22/11/2007 Dernière mise à jour le 22/11/2007 à 22:14 TU

Miguel Angel Moratinos (g) et Bernard Kouchner (d), à Beyrouth, le 22 novembre 2007. (Photo : AFP)

Miguel Angel Moratinos (g) et Bernard Kouchner (d), à Beyrouth, le 22 novembre 2007.
(Photo : AFP)

Le pays aura-t-il un nouveau président vendredi, élu par le Parlement? La tendance est plutôt au pessimisme, même si les tractations se sont poursuivies jeudi soir entre députés de la majorité et de l'opposition pour se mettre d'accord sur un nom. Le général Aoun a fait une proposition face à ce blocage persistant. Pilier de l'opposition, il a proposé que son camp nomme un candidat intérimaire à la présidence et que la majorité anti-syrienne nomme le futur Premier ministre. Proposition refusée mais les députés doivent tous se rendre au Parlement ce vendredi.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

C'est un face-à-face à haut risque, qui se prépare, ce vendredi, au Parlement, entre les députés de la majorité et ceux de l'opposition. La séance de l'élection présidentielle n'a finalement pas été reportée, malgré l'absence d'un accord entre les deux camps adverses sur un candidat consensuel.

Réuni en assises élargies jeudi soir, le Mouvement du 14 mars qui regroupe les députés de la majorité, a décidé de se rendre à la Chambre pour élire un président.

Le chef du législatif Nabih Berri et les parlementaires de l'opposition s'y rendront aussi, mais ils ne rentreront pas dans l'hémicycle pour ne pas assurer le quorum des deux-tiers.

Trois options sont envisageables. Le Mouvement du 14 mars met sa menace à exécution et élit un président à la majorité simple, sans le consentement de l'opposition. Ce scénario-catastrophe pourrait plonger le Liban dans une guerre civile qui commencerait à l'intérieur même du Parlement.

Deuxième possibilité : un accord de dernière minute intervient entre les deux parties et un président consensuel est élu. Trop beau pour être vrai. La majorité a en effet rejeté l'initiative avancée jeudi soir par le général Michel Aoun. Le chef chrétien de l'opposition a proposé de renoncer à sa candidature en faveur d'un candidat qu'il choisirait lui-même et qui s'engagerait à démissionner dans deux ans.

Le troisième scénario est le plus probable: Nabih Berri constate le défaut de quorum, lève la séance et fixe un autre rendez-vous vers la fin du mois. D'ici là, le Liban sera entré dans une phase unique de son histoire, celle d'une République sans président.

Un peu plus tôt, une proposition avortée

A défaut d'être roi, Michel Aoun accepte d'être faiseur de roi. Le chef chrétien de l'opposition a proposé un partage du pouvoir entre les deux camps adverses. Il renonce à sa candidature à la présidence, mais se réserve le droit de choisir le prochain chef de l'Etat, en dehors de son bloc parlementaire et de son parti.

Le mandat de ce président s'achèvera au lendemain des prochaines élections législatives prévues au printemps 2009. Il devra s'engager par ailleurs à respecter le document d'entente signé entre le courant patriotique libre du général Aoun et le Hezbollah.

Le général Michel Aoun.(Photo : AFP)

Le général Michel Aoun.
(Photo : AFP)

Ce texte controversé reconnaît la légitimité de la résistance armée du Hezbollah, mais lui fixe un plafond temporel, jusqu'à la libération des fermes de Chebaah.

Dans la proposition de Michel Aoun, le Premier ministre, lui, est choisi par le chef de la majorité parlementaire, Saad Hariri, en dehors des rangs de son parti. Il s'engage alors à soutenir le tribunal international chargé de juger les assassins de Rafik Hariri et à appliquer un cahier des charges assez fourni : l'élaboration d'une nouvelle loi électorale basée sur la petite circonscription, une demande qui répond aux souhaits des chrétiens, nomination des hauts fonctionnaires à égalité entre musulmans et chrétiens, retour de tous les déplacés de la guerre civile.

Pas besoin de lire entre les lignes pour comprendre que cette initiative vise à redonner aux chrétiens un rôle central sur l'échiquier politique libanais.

Bernard Kouchner

Ministre français des Affaires étrangères

Est-ce que cela se fera ce soir ou demain ? Je ne le crois pas. Mais je n’en sais rien, comme d’habitude ici. On n’en sait rien.

22/11/2007 par Diane Galliot

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Ils (les médiateurs européens) ont tout fait pour que l’élection présidentielle libanaise puisse se tenir dans les délais fixés par la Constitution.

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