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Législatives : l’UE et l’Otan en ligne de mire

par Piotr Moszynski

Article publié le 24/11/2007 Dernière mise à jour le 24/11/2007 à 17:24 TU

Un meeting du SPD à Zagreb, le 22 novembre 2007.(Photo : Reuters)

Un meeting du SPD à Zagreb, le 22 novembre 2007.
(Photo : Reuters)

Le Parti conservateur HDZ au pouvoir et l’opposition de gauche conduite par le Parti social-démocrate (SDP) sont au coude à coude. Les Croates votent dimanche : qui les mènera à l’Alliance atlantique et à l’Union européenne ?

La campagne électorale a été plutôt terne, dépourvue de sorties spectaculaires des candidats, de polémiques acharnées ou d’attaques dévastatrices. A cela, une bonne raison. Toutes les forces politiques soutiennent deux « objectifs nationaux » dont dépend l’avenir du pays à long terme : l’adhésion à l’Otan et à l’Union européenne. La Croatie souhaiterait être invitée à rejoindre l’Alliance atlantique au printemps prochain. Quant à l’UE, elle ambitionne de l’intégrer vers 2010. Les négociations sont en cours, elles ont commencé en 2005.

Bonnes chances

Les Croates ont de réelles chances d’atteindre ces objectifs. Bien que l’ambiance générale parmi les Vingt-Sept ne soit pas vraiment propice aux nouveaux élargissements, Zagreb est souvent présentée à Bruxelles comme un exemple à suivre pour les autres capitales des pays issus de l’ex-Yougoslavie. La Croatie peut se vanter d’indices économiques enviables dans le contexte régional. Son taux de croissance est de l’ordre de 5% par an (4,8% en 2006). Les Croates bénéficient d’un salaire moyen d’environ 600 euros alors que le PNB par habitant s’élève à presque 10 000 dollars. Les principaux points noirs sont le chômage (16,6% en 2006) et une forte dette extérieure (30,9 milliards d’euros).

La vie politique est également stable et les engagements internationaux du pays, généralement respectés. Le gouvernement sortant se targue en particulier d'avoir rempli ses obligations envers le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPI). Il a réussi à convaincre plusieurs ex-généraux inculpés de crimes de guerre de se rendre à La Haye. Grâce à une coopération efficace, il a obtenu l'arrestation fin 2005, en Espagne, du dernier fugitif réclamé par le TPI, Ante Gotovina.

Il reste tout de même encore des critères à remplir avant que l’adhésion au « club » européen soit possible. Il s’agit notamment du retour des réfugiés serbes de Croatie qui ont fui le pays lors de la guerre serbo-croate de 1991-95. Jusqu’à présent, selon les données de l’Onu, environ 40% des quelque 280 000 membres de cette population ont regagné leurs foyers. Ils représentent actuellement 4,5% des 4,4 millions d’habitants du pays. Bruxelles attend aussi une réforme de la justice et des résultats plus satisfaisants de la lutte contre la corruption.

La star et le talon

Le consensus national sur les deux principaux objectifs à atteindre dans les années qui viennent ne gomme pas pour autant les différences politiques majeures entre les principaux protagonistes des élections. En effet, sur le plan des conceptions économiques à privilégier dans la politique intérieure, les avis divergent beaucoup. Cela dit, les divisions sont classiques et bien familières à tout habitant d’un pays démocratique européen. Les conservateurs du HDZ (Communauté démocratique croate) se prononcent pour une approche plutôt libérale alors que les sociaux-démocrates prônent, évidemment, davantage d’implication de l’Etat dans la gestion de l’économie.

Dans ce contexte, les élections risquent de se jouer largement sur les personnalités des candidats. Sur ce plan, le HDZ au pouvoir est nettement mieux placé que ses rivaux de gauche. Le Premier ministre sortant Ivo Sanader a pu se permettre de manifester durant la campagne une forte confiance en sa victoire, conscient de contraster agréablement avec l’image plutôt effacée de son éventuel successeur du SDP, Ljubo Jurcic, ex-ministre de l’Economie. Les commentateurs sur place vont jusqu’à le présenter comme le « talon d’Achille » des sociaux-démocrates.

Il est vrai que le HDZ a pu s’habituer à fêter des victoires. Le parti a passé un seul mandat dans l’opposition depuis l’indépendance du pays en 1991. Le SDP n’a qu’une seule expérience gouvernementale à son compte : de 2000 à 2003, à la tête d’une coalition hétéroclite. Difficile de savoir si le temps de l’alternance est déjà venu.

La chambre des députés du Sabor sortante est composée de 152 élus au total.(Infographie : L. Mouaoued/RFI)

La chambre des députés du Sabor sortante est composée de 152 élus au total. 66 pour le HDZ, l'Union démocratique croate, 34 pour le SDP, Parti social-démocrate, 10 pour le HNS, Parti populaire croate, 10 pour le HSS, Parti paysan croate, 8 pour le HSP, Parti croate du droit, 4 pour pour l'IDS, Diète délocratique d'Istrie. Les 20 autres sièges sont répartis entre plusieurs petits partis.

Croatie

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