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Pakistan

Le retour de Nawaz Sharif peut changer la donne

L’ex-Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif est rentré au pays ce 25 novembre après 7 ans d’exil en Arabie Saoudite. 

		(Photo : Reuters)
L’ex-Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif est rentré au pays ce 25 novembre après 7 ans d’exil en Arabie Saoudite.
(Photo : Reuters)

L'ancien Premier ministre Nawaz Sharif est rentré ce dimanche au Pakistan après sept ans d'exil. Il a été accueilli par une foule de sympathisants à l'atterrissage de son avion à Lahore, le fief de son parti. Nawaz Sharif se dit décidé à en finir avec la « dictature ». L’ex-Premier ministre avait été évincé du pouvoir en 1999 à l’issue d'un coup d'Etat perpétré par Pervez Musharraf. L'actuel général président pakistanais l'avait ensuite contraint et forcé à l'exil en Arabie Saoudite. Nawaz Sharif avait tenté de rentrer au pays une première fois en septembre, mais il avait été refoulé sur ordre de Musharraf. Cette fois, son retour a été négocié avec le numéro un pakistanais par les Saoudiens. L'Arabie Saoudite semble avoir choisi en Nawaz Sharif son candidat pour les législatives pakistanaises prévues d'ici janvier prochain. Les Etats-Unis miseraient sur Benazir Bhutto, l'autre figure de proue de l'opposition pakistanaise.


Avec notre correspondant à Islamabad, Eric de Lavarène

Une foule compacte l’attendait à l’aéroport de Lahore, solidement encadrée par un service d’ordre impressionnant : plusieurs milliers de policiers déployés dans le terminal et dans la ville. Lahore est la capitale du Penjab, principale province du pays, où le parti de l’ancien Premier ministre est le mieux implanté.

Des partisans de Nawaz Sharif ont chanté des slogans invitant ce dernier à redevenir Premier ministre et ont demandé le départ de Pervez Musharraf. Des milliers sont même parvenus à rentrer dans le terminal de l’aéroport, malgré l’état d’urgence qui interdit tout rassemblement. Beaucoup ont été arrêtés. Selon le gouvernement, ils devraient être rapidement remis en liberté.

Nawaz Sharif a annoncé être rentré pour sortir le pays de la « dictature » militaire. Son retour au Pakistan risque de changer la donne.

Dans un jeu politique de plus en plus opaque, l’opposition tente de se fédérer pour se frayer une voie royale vers les législatives de janvier prochain. Mais les deux plus importantes figures de l’opposition, Nawaz Sharif et Benazir Bhutto ne se sont jamais entendues. Ces deux opposants politiques risquent bien de se faire de l’ombre, ce qui pourrait affaiblir le fragile front uni contre le gouvernement.

 

Karim Pakzad

Chercheur à l'IRIS, l'Institut des relations internationales et stratégiques

« Musharraf cherche à tout prix à obtenir seul ou avec l’un des deux partis d’opposition, le PPP de Benazir Bhutto ou la Ligue musulmane de Nawaz Sharif une majorité aux prochaines élections ».

 

Karim Pakzad

Chercheur à l'IRIS, l'Institut des relations internationales et stratégiques

« Benazir Bhutto ne peut pas être une candidate appropriée pour l’Arabie Saoudite, donc tout naturellement l’appui de l’Arabie Saoudite va vers Nawaz Sharif ».

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25/11/2007 par Marie Normand



Article publié le 25/11/2007 Dernière mise à jour le 25/11/2007 à 17:37 TU