par RFI (avec AFP et Reuters)
Article publié le 26/11/2007 Dernière mise à jour le 26/11/2007 à 20:29 TU
Des combats ont éclaté lundi matin dans l'est du Tchad entre l'armée régulière et les rebelles de l'UFDD (l'Union des forces pour la démocratie et le développement), le mouvement rebelle dirigé par Mahamat Nouri. Un autre accrochage avait eu lieu samedi à 180 kilomètres au sud-ouest d’Abéché. L'armée tchadienne a envoyé des renforts vers cette zone et des mouvements de troupes rebelles ont été signalés le long de la frontière avec le Soudan. Ces incidents pourraient compromettre les accords de pays conclus il y a un mois à Syrte, avec la médiation de la Libye.
Les combats ont débuté lundi vers 8 heures locales, sur la route entre Abou Goulem et Am-Zoer, à environ 70 kilomètres d’Abéché, principale ville de l’est du Tchad. De violents échanges de tirs à l’arme légère et à l’arme lourde se sont poursuivis toute la matinée. Chacun des deux camps affirme avoir défait l’adversaire.
Les rebelles affirment, par ailleurs, avoir été attaqués par l’armée régulière, voire par Idriss Deby lui-même. Ils assurent que le président tchadien dirigeait les attaques sur front. Dans un communiqué, dimanche, le ministre du Commerce et porte-parole du gouvernement tchadien, Moussa Doumgor, parlait d’un « reprise inéluctable des hostilités si l’incursion rebelle ne s’arrêtait pas immédiatement ». Les autorités ont aussi affirmé que les rebelles avaient opéré samedi à partir de leurs bases arrière au Soudan. Le gouvernement de Khartoum a également été accusé de ne pas avoir contenu les éléments armés tchadiens.
Il est difficile de se faire une idée du nombre exact de victimes de ces combats. Côté gouvernemental, les blessés commencent peu à peu à être rapatriés vers l’aéroport d’Abéché, sous le hangar de l’armée française qui y dispose d’une base. Beaucoup de ces blessés, dont dix légers et trois plus grièvement atteints, ont été touchés par balles. Un médecin, qui était avec eux sur le front, a pu leur apporter les premiers soins.
En revanche, les militaires qui ont pu être récupérés par un hélicoptère français, dans l’après-midi, sont plus grièvement touchés. L’un d’eux, un jeune de 25 ans, a eu une jambe arrachée.
Ce qui frappe, à l’aéroport d’Abéché, c’est le va et vient des soldats qui s’affairent autour des blessés. Plusieurs Tchadiens ont été envoyés vers l’hôpital de cette ville, d’autres pourront être évacués sur Ndjamena.
Accords de paix brisés
Les rebelles de l'UFDD et de trois autres mouvements avaient pourtant signé le 25 octobre à Syrte, en Libye, un accord de paix avec les autorités de Ndjamena. La reprise des hostilités porte évidemment un coup à ce traité qui prévoyait un cessez-le-feu, l’entrée des rebelles au gouvernement et leur cantonnement en vue de leur désarmement.
L’UFDD et le Rassemblement des forces pour le changement (RFC) de Timane Erdrimi ont accusé le gouvernement de Ndjamena de n’avoir rien fait pour mettre en application cet accord. La Concorde nationale tchadienne (CNT) se déclare, quant à elle, disposée à respecter le traité de Syrte.
Le ministère français des Affaires étrangères a considéré, lundi, que les combats opposant l’armée tchadienne et les rebelles confirmaient « la nécessité de mettre en place le plus vite possible » l’opération de la force de l’Union européenne (Eufor) prévue par la résolution 1778 du Conseil de sécurité de l’Onu. Cette force, avec environ 3 500 hommes, dont plus de 1 300 soldats français, doit sécuriser, à l’est du Tchad, les camps de réfugiés venus du Darfour ainsi que les camps de déplacés tchadiens et centrafricains.
A écouter
« Certains militaires ont été blessés par balles d’autres gravement atteints avec des explosifs avec des jambes broyés, des membres arrachés, des fractures ouvertes ».
27/11/2007 par Marie-Pierre Olphand
« Mahamat Nouri reconnaît que les combats étaient d’une extrême violence, il y a eu beaucoup de pertes et de part et d’autres ».
27/11/2007
« Notre priorité n'est pas forcément de garder une position, mais de détruire l'ennemi. Nous avons des forces mobiles, nous évitons les reconnaissances aériennes... Je pense qu'il y a plus de blessés et de morts de l'autre côté...»
27/11/2007 par Raphaël Reynes
Quatre organisations ont décidé d'évacuer leurs expatriés de Koukou Angarana. Les autres ont décidé de limiter leurs mouvements. Elles n'interviendront plus dans les camps de réfugiés se trouvant à proximité.
26/11/2007 par Marie-Pierre Olphand
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