par RFI
Article publié le 27/11/2007 Dernière mise à jour le 27/11/2007 à 16:43 TU
Cette fois c'est certain. Pervez Musharraf abandonne l'uniforme. Le président pakistanais, qui prêtera serment, jeudi, pour un nouveau mandat, a entamé ce mardi une « tournée d'adieux » dans plusieurs grandes casernes du pays, en commençant par le quartier-général des forces armées, à Rawalpindi, dans la banlieue d'Islamabad. C'est mercredi qu'il cèdera formellement la fonction de chef d'état-major à son adjoint, le général Ashfaq Parvez Kiani. Pour Musharraf, c'est une longue page militaire qui se tourne.
Pervez Musharraf abandonne sa « seconde peau », comme il qualifiait lui-même l'uniforme qu'il aura, il est vrai, porté pendant 46 ans. Depuis son entrée à l'Académie militaire du Pakistan en 1961. Un choix patriotique pour ce fils de diplomate et d'enseignante, né à Delhi, 4 ans seulement avant la partition sanglante du sous-continent.
A peine engagé, il participe d'ailleurs à la guerre de 1965, l'un des trois conflits indo-pakistanais. Il y obtient sa première médaille, pour bravoure. Après 7 ans dans les commandos, il gravit les échelons jusqu'au sommet : général en 1995, puis chef d'état-major en 1998. Il est nommé à ce poste par le Premier ministre, Nawaz Sharif, qu'il destituera un an plus tard.
Le coup d'Etat du 12 octobre 1999 lui ouvre les portes du pouvoir politique, avec les pleins pouvoirs militaires. C'est la quatrième fois de sa courte histoire que le Pakistan se retrouve avec l'armée directement aux commandes. Une armée choyée, de plus en plus impliquée dans les affaires et qui, après le 11 septembre 2001, lui reste remarquablement fidèle dans son virage pro-américain.
En neuf ans, Musharraf espère sans doute avoir noué des amitiés et des allégeances suffisamment solides pour pouvoir quitter l'uniforme tout en restant vraiment et pas seulement consitutionnellement, le commandant suprême des forces armées.