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Zimbabwe

Tourisme de luxe et vie de misère aux chutes Victoria

par Cyril Bensimon

Article publié le 03/12/2007 Dernière mise à jour le 03/12/2007 à 09:27 TU

Alors que la présence du Zimbabwe au sommet UE-Afrique de Lisbonne fait l’objet de polémiques, Cyril Bensimon s’est rendu sur place il y a quelques semaines. Le premier volet de son carnet de route nous emmène au bord des chutes Victoria où les touristes peuvent visiter un site classé au patrimoine de l’humanité, côtoyer les éléphants, les girafes mais aussi la misère des populations.
Les chutes Victoria.(Photo : Cyril Bensimon/RFI)

Les chutes Victoria.
(Photo : Cyril Bensimon/RFI)

« Un site unique, des divertissements à foison. » Les dépliants touristiques vantant les mérites des chutes Victoria ne mentent pas. Survol en hélicoptère des lieux, saut à l’élastique depuis le pont qui surplombe le Zambèze, promenade en bateau au milieu des canyons ou safari dans les environs pour observer une faune sauvage encore préservée ; les  visiteurs en ont pour leur argent et, s’il leur en reste à la fin du périple, le casino est là pour les en délester.

Tenues de brousse pour les uns, chemises fleuries pour les autres, multi poches pour tous, dès leur descente d’avion, les dizaines de touristes, pour la plupart européens, sont accueillis par un ballet de danseurs traditionnels. Les plus fortunés prennent aussitôt la direction du Victoria Falls Hotel. Un palace au charme suranné où l’on entretient très précieusement une ambiance coloniale. Les serveurs sont apprêtés et dès le milieu d’après midi, les pensionnaires ne dérogent pas à la tradition très britannique du sandwich au concombre.

Victoria Falls hotel.(Photo : Cyril Bensimon/RFI)

Victoria Falls hotel.
(Photo : Cyril Bensimon/RFI)

Ici la crise économique qui frappe depuis 7 ans le Zimbabwe semble à première vue impalpable. Reste que pour faire tourner cette enclave artificielle, des soutiers sont nécessaires. Chauffeurs, employés d’hôtels, guides, tous confient leur calvaire quotidien pour faire chauffer la marmite.

Vendeur d'essence.(Photo : Cyril Bensimon/RFI)

Vendeur d'essence.
(Photo : Cyril Bensimon/RFI)

 « On ne trouve plus rien dans les magasins. Seul le marché noir nous permet de nous ravitailler en nourriture et en essence » explique l’un. « Le seul moyen pour faire survivre nos familles et approvisionner les hôtels, c’est de se rendre en Zambie ou au Botswana voisins pour acheter tous les produits de première nécessité » confesse un second. Un rapide passage dans le supermarché de cette petite ville totalement dédiée au tourisme vient confirmer leurs dires. Lait, pain ou viande sont absents des étals. Quand au seul magasin de chaussures de la ville, il n’a que des boîtes vides à proposer à ses éventuels clients.