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Conférence de Bali

Climat tendu pour un round décisif

Article publié le 14/12/2007 Dernière mise à jour le 15/12/2007 à 06:30 TU

Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la convention-cadre de l'Onu sur le climat.(Photo : Reuter)

Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la convention-cadre de l'Onu sur le climat.
(Photo : Reuter)

Les discussions sont officiellement terminées, mais faute d'accord sur l'après-protocole de Kyoto qui se termine en 2012, les négociations continuent dans un face à face tendu entre l'Europe qui veut un effort quantifié de la réduction des gaz à serre à conduire après 2012 et les Etats-Unis qui refusent obstinément tout engagement. Mais aucun des quelque 190 pays qui participent à cette conférence ne veut être montré du doigt et porter la responsabilité de l'échec de Bali. Afin de tenter de débloquer in fine les discussions, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon est retourné à Bali.

Avec notre envoyé spécial à Bali, Bruno Daroux

Dernières heures d’intenses négociations à Bali, en Indonésie. Il s’agit d’éviter un échec de la conférence internationale sur le réchauffement climatique. Ces négociations sont toujours dans l’impasse. Le principal point de désaccord entre l’Union européenne et les Etats-Unis, c’est que les Européens veulent imposer un objectif de réduction des gaz à effet de serre, de 25 à 40% d’ici 2020. Les Etats-Unis, mais aussi la Russie et le Canada, refusent catégoriquement.

Le patron des Nations unies pour le climat, Yvo de Boer, se disait ce vendredi matin très préoccupé. Autre signe de la gravité de la situation, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui était parti au Timor oriental, va revenir à Bali dans l’après-midi, pour tenter de débloquer la situation. Ban Ki-moon l’a dit très clairement : « Une absence d’accord serait très, très grave »  

Un texte de compromis

La présidence indonésienne, qui dirige les débats, a annoncé un projet de compromis. Ce texte renonce à l’objectif de réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020. Il maintient l’ambition de faire culminer les émissions de ces gaz au cours des 10 à 15 prochaines années et puis de les réduire, mais en 2050, de plus de 50% par rapport au niveau de l’an 2000.

Les Européens continuent, eux, de réclamer que soient fixés des objectifs pour 2020, pour que les pays riches réalisent cette réduction de 25 à 40%. Le projet de texte indonésien dit que les pays développés doivent prendre la tête des efforts pour réduire ces fameux gaz. Ce texte indonésien ne prend pas en compte également, il faut le signaler, une proposition soumise jeudi soir par les Etats-Unis, qui dit que les pays doivent simplement viser des objectifs nationaux d’émissions de gaz à effet de serre.

Peut-on se passer des Etats-Unis pour un accord final ?

C’est la grande question de ce vendredi, à Bali. C’était la suggestion d’Al Gore jeudi soir. Il a dit aux délégués : « Allez-y, avancez, les Etats-Unis prendront le train en marche dans deux ans, quand il y aura une nouvelle administration ». Sauf que dans les faits, c’est impossible, car si un pays n’est pas signataire du texte final, il ne peut pas en devenir un acteur opérationnel.

On a à ce moment-là ce que l’on appelle une « déclaration de la présidence », en l’occurrence indonésienne, sur un certain nombre d’objectifs. Mais clairement, ce serait un texte au rabais et surtout un texte non contraignant. Alors autant dire que les prochaines heures vont être cruciales. Les négociations vont sans doute se poursuivre dans la nuit de vendredi à samedi. Et dans ces cas-là, les négociateurs arrêteraient la pendule ce vendredi soir à minuit (heure locale). Ils continueraient en fait à négocier alors que le délai officiel est dépassé.

Jean-Louis Borloo

Ministre de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables

« Il y a 170 pays victimes ou acteurs du réchauffement climatique prêts à faire un effort, une économie sobre en carbone,... et les deux plus grandes économies du monde qui ont l'air d'hésiter »

14/12/2007