Sénégal

Tiken Jah Fakoly interdit de séjour

par  RFI

Article publié le 14/12/2007 Dernière mise à jour le 14/12/2007 à 17:17 TU

Le chanteur Tiken Jah Fakoly lors de son concert à Abidjan le 8 décembre 2007.
(Photo : Reuters)

De passage à Dakar pour un concert à l’Institut culturel et linguistique (Centre culturel français) la star du reggae ivoirien avait notamment réclamé, mercredi, le départ du président Abdoulaye Wade. Les autorités sénégalaises n’ont pas apprécié et ont déclaré Tiken Jah Fakoly « persona non grata ». La décision a été signifiée dans un arrêté du ministère de l’Intérieur du Sénégal, transmis jeudi soir aux rédactions, à Dakar. Tiken Jah Fakoly est désormais « interdit d’entrée et de sortie » au Sénégal et cela, précise le communiqué, en raison de « déclarations insolentes, fracassantes et discourtoises » à l’encontre du pouvoir sénégalais.

De passage à Dakar pour un concert à l’Institut culturel français, la vedette du reggae ivoirien a multiplié, ces derniers jours, des déclarations contre le président Abdoulaye Wade dans les médias, puis sur scène, mercredi soir. Il a demandé au président Wade de « quitter le pouvoir » et il s’en est également pris à son fils Karim, souvent présenté comme l’un de ses dauphins potentiels. « Si vous ne voulez pas qu’il soit questionné par les députés, il ne faut pas le mêler à la gestion du pays. Il faut le laisser au berceau », a-t-il lancé en faisant référence à ses dissensions avec le président de l’Assemblée nationale, Macky Sall.

Connu pour ses « coups de gueule » contre les dirigeants politiques africains ou la « Françafrique », Tiken Jah Fakoly n’aura toutefois pas eu le temps de prendre connaissance de l’arrêté le déclarant « persona non grata », puisqu’il a quitté le Sénégal jeudi matin. Originaire du nord ivoirien et grande vedette du reggae ouest-africain, Tiken Jah Fakoly avait abandonné la Côte d’Ivoire en 2002, après la tentative de coup d’Etat contre le président Laurent Gbagbo, pour s’exiler au Mali où il a vécu pendant cinq ans. Le 7 décembre dernier, il est revenu dans son pays, à la faveur du processus de réconciliation en cours, à la suite de la signature de l’accord politique de Ouagadougou en mars dernier, entre le président Gbagbo et le chef des Forces nouvelles Guillaume Soro, actuel Premier ministre ivoirien.

A la veille du premier concert à Abidjan, Tiken Jah Fakoly a rencontré la presse internationale dans un grand hôtel de la capitale économique ivoirienne.