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Proche-Orient/Etats-Unis

Les Etats-Unis de retour au Proche-Orient

par Frédérique Misslin

Article publié le 19/12/2007 Dernière mise à jour le 19/12/2007 à 20:56 TU

La poignée de main entre Ehud Olmert (g) et Mahmoud Abbas (d) en présence de George W. Bush, le 27 novembre 2007 à Annapolis.(Photo : Reuters)

La poignée de main entre Ehud Olmert (g) et Mahmoud Abbas (d) en présence de George W. Bush, le 27 novembre 2007 à Annapolis.
(Photo : Reuters)

Prolonger la dynamique d’Annapolis, faciliter le dialogue entre Israéliens et Palestiniens, c’est dans cet esprit que George Bush se rendra au Proche-Orient du 8 au 16 janvier prochain. Avant de se rendre dans plusieurs pays arabes, le président américain débutera sa tournée par Israël et les territoires palestiniens.

Jusqu'à présent, George Bush a surtout survolé Israël et les territoires palestiniens. Sa première et dernière visite sur place date de 1998 ; il était à l’époque gouverneur du Texas. Ariel Sharon, alors ministre des Affaires étrangères, l'avait invité à faire un petit tour en hélicoptère.

Aujourd’hui, plus question de prendre de la hauteur sur le dossier israélo-palestinien, le président américain veut faire aboutir les efforts de paix. Le principe de sa visite avait été arrêté juste après la réunion d’Annapolis qui a permis, sous impulsion américaine, de relancer le processus de négociations et d’espérer un accord de paix avant 2009. Dans la foulée de cette tournée régionale, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis organiseront au printemps prochain, à Bethléem, une conférence internationale de suivi pour les investisseurs dans les territoires palestiniens.

Fin novembre, George Bush avait toutefois exprimé des doutes sur CNN : « je ne suis pas certain qu’un déplacement dans la région aurait des effets réels sur le processus de paix » avait-il lancé. Un mois plus tard, le président américain s’attache finalement à faire taire ceux qui ont dénoncé son immobilisme sur le dossier proche-oriental pendant deux mandats.

Première visite

Lors de son arrivée à la Maison Blanche George Bush avait pourtant exposé de manière très claire sa vision d’un « grand Moyen-Orient démocratique ». Finalement trop occupé à gérer le bourbier irakien, il ne s’est rendu qu’une seule fois en Egypte et en Jordanie, c’était en 2003. Israël n’a pas accueilli de président américain depuis la dernière visite officielle de Bill Clinton en 1998.

Le mois prochain à Jérusalem, George Bush rencontrera le président israélien, Shimon Peres et le Premier ministre Ehud Olmert. En Cisjordanie, il aura des entretiens avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas et avec le chef du gouvernement Salam Fayyad. En revanche, le président américain ne devrait pas entrer directement dans le processus de négociations. Le porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino a précisé : « je ne m’attends pas (…) à ce qu’il y ait des discussions détaillées sur une concession qui devrait être faite d’une part ou d’une autre ». Le programme ne prévoit pas non plus de rencontre avec les dirigeants du Hamas à Gaza. Pour l’administration Bush, le mouvement de la résistance islamique reste une organisation « terroriste ».

Implication personnelle

Aujourd’hui le président américain compte simplement démontrer son engagement personnel en faveur de la paix, dans le cadre de sa « vision de deux Etats démocratiques vivant côte à côte dans la paix et la sécurité ». Une attitude qui cadre mal avec la campagne électorale qui se déroule actuellement aux Etats-Unis. Dans les débats télévisés, la politique étrangère américaine ne fait pas recette auprès des prétendants à la magistrature suprême.

George Bush au cours de sa prochaine tournée a pourtant bien l’intention de discuter avec ses alliées arabes des dossiers d’actualité. Il se rendra au Koweit, à Bahreïn, aux Emirats arabes unis, en Arabie Saoudite et en Egypte. Avec les dirigeants arabes, le président américain devrait évoquer (outre le dossier israélo-palestinien) l’Irak, le terrorisme et l’influence grandissante de l’Iran dans la région.

Philip Golub

Professeur de relations internationales à l'Université de Paris

«George Bush pense, de toute évidence, à son héritage et voudrait laisser une trace positive.»

écouter 4 min 18 sec

19/12/2007 par Farida Ayari


Correspondance

Etats-Unis

Le président Bush.(Photo : AFP)

George Bush se rendra au Proche-Orient

19/12/2007 à 05:59 TU