par RFI
Article publié le 22/12/2007 Dernière mise à jour le 22/12/2007 à 10:54 TU
Le démarrage aujourd'hui des opérations de démobilisation, désarmement et réinsertion, DDR, des ex-combattants du conflit militaire qui a éclaté en Côte d'Ivoire en septembre 2002. La reprise de ce proccessus a été annoncée le mois dernier par le président Laurent Gbagbo. Un engagement qui semble respecté. Dans un premier temps, seulement deux sites de regroupements ont été ouverts.
Les cérémonies marquant le début du DDR débutent ce samedi à Tiebissou, dans le sud. Ensuite, une autre devrait se tenir à Djébonoua, près de Bouaké, dans le nord. Plusieurs fois repoussées, ces opérations doivent durer 3 mois, selon le ministre ivoirien de la Défense. Aboutiront-elles à un désarmement total avant l’organisation des élections ? Officiellement, les leaders de l’ex-rébellion répondent par l’affirmative. Mais plusieurs analystes assurent qu’il n’y aura pas de désarmement avant l’organisation des élections.
Certaines sources proches des signataires de l’accord politique de Ouagadougou estiment que pour « l’affichage », quelques éléments seront regroupés dans des camps et comme dans la vie normale d’une caserne, leurs armes seront au dépôt. On parle de poudrière en Côte d’Ivoire...
Deux caporaux qui témoignent d’une façon anonyme traduisent la grogne des « sans-grade » au sein de l’ex-rébellion : « Dans le point qu’on appelle « la poudrière », en réalité, il n’y a pas d’armes. Chaque chef a tendance à créer ses gardes-coins Les armes ne sont pas dans la poudrière, mais ils ont leurs coins personnels où les gars ont déposé leurs armes », explique un premier caporal.
Quant au second caporal, il estime que « ce désarmement ne nous concerne pas, parce qu’on nous parle d’un désarmement où les chiffres ne sont pas encore prêts. On ne sait pas où on va nous cantonner. On se débrouille comme on peut pour vivre. Le cantonnement, nous, en tant que volontaires, ne nous concerne pas ».
La réussite des opérations DDR confiées aux deux chefs d’état-major, celui de l’armée régulière et celui de l’ex-rébellion, dépendra de leur financement. Depuis la signature de l’accord de paix de Ouagadougou, il y a 9 mois, les autorités ivoiriennes se plaignent de n’avoir pas reçu un seul centime de la part de la communauté internationale, pour accompagner le processus.