Niger
Deux journalistes français risquent la peine de mort
par RFI
Article publié le 22/12/2007 Dernière mise à jour le 26/12/2007 à 14:05 TU
Niamey au Niger, non loin de la prison de Kollo où sont écroués les deux journalistes.
(Photo : interet-general.info)
Détenus depuis cinq jours à Niamey, deux journalistes français travaillant pour la chaîne franco-allemande Arte ont été inculpés pour « atteinte à la sureté de l'Etat ». Une accusation grave contre les reporters Thomas Dandois et Pierre Cresson... Ils risquent en effet la peine de mort.
Thomas Dandois et Pierre Creisson qui étaient en reportage pour la chaîne de télévision franco-allemande Arte sont incarcérés au camp de Kollo, à une vingtaine de kilomètres de Niamey.
Maître Moussa Coulibaly
avocat des deux journalistes d'Arte
« Le juge d’instruction les a inculpés d’intelligence avec des bandes armées en l’occurrence, les éléments du MNJ ».
Le porte-parole du gouvernement affirme que les deux journalistes étaient entrés dans le pays pour faire des reportages sur la grippe aviaire, mais qu'ils en ont profité pour rencontrer et interviewer des rebelles du MNJ (Mouvement des Nigériens pour la justice).
Pour l'organisation Reporter sans frontières (RSF), il y a une disproportion entre les faits et les accusations portées par les autorité nigériennes. RSF en appelle à la libération des deux journalistes.
Robert Menard
Secrétaire général de Reporters sans frontières
« Plutôt que de régler les questions : qu’en est-il de cette rebellion ? comment trouver des réponses à la question touareg ?, on s’en prend à ceux qui en parlent ».
De son côté, Human Rights Watch, affirme que de plus en plus civils sont exécutés dans le nord du pays alors que Niamey dément et fait part de son indignation.
Reed Brody
Human Rights Watch
« Nous avons constaté la destruction des bétails qui font vivre les touaregs, en représailles à un appui présumé de ces populations aux rebelles ».
Parce qu'ils sont accusés, eux aussi, de complicité avec les rebelles, deux journalistes nigériens sont également emprisonnés.
Il s'agit bien sûr du correspondant de RFI, Moussa Kaka, qui en est ce samedi, à son 93e jour de détention et d'Ibrahim Manzo Diallo, directeur du bimensuel Aïr Info, qui lui est en prison depuis 72 jours.
