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Tchad

Des parents accusent l'Arche de Zoé d'avoir «volé» leurs enfants

par  RFI

Article publié le 24/12/2007 Dernière mise à jour le 24/12/2007 à 23:30 TU

Au troisième jour du procès de L'Arche de Zoé, les avocats des 70 familles parties civiles ont demandé le versement d'un million d'euros pour chacun des 103 enfants, en réparation de « préjudices incommensurables ». Pour sa part, l’Etat tchadien a réclamé environ 6 millions d'euros de dédommagement. Cinq pères de famille ont témoigné devant la Cour criminelle. Ils représentaient les familles qui avaient confié un ou plusieurs de leurs enfants à l'association l’Arche de Zoé. Pour eux, leurs enfants ont été « volés ». Par ailleurs, l'une des accusées, l'infirmière Nadia Merimi a fait un malaise pendant l'audience et a dû être hospitalisée. Une baisse de tension, suite sans doute à la grève de la faim qu'elle observe depuis le début du mois. 

Des membres des familles des 103 enfants tchadiens au Palais de justice, à Ndjamena, le 24 décembre 2007.(Photo : Reuters)

Des membres des familles des 103 enfants tchadiens au Palais de justice, à Ndjamena, le 24 décembre 2007.
(Photo : Reuters)

« Peu importe que les enfants soient tchadiens, soudanais ou croates », affirme Maître Badjé, « l’Arche de Zoé n’avait pas l’autorisation de les emmener en France ». Qualifiant Eric Breteau de « grand manipulateur », l’avocat insiste : « Aucune convention au monde ne prévoit qu’on puisse confier définitivement un enfant à une organisation  non gouvernementale ». C’est pourtant ce qui était écrit sur les attestations fournies par l’Arche de Zoé et que les intermédiaires auraient signé selon la défense.

Quant à la convention de Genève, invoquée par Eric Breteau pour justifier son opération, « elle prévoit que le transfert des réfugiés s’opère d’Etat à Etat », martèle Maître Houssiné « C’est le HCR des Nations unies qui coopère avec les pays concernés ».

Maître Ledoux vient alors à la barre. « Toute cette opération n’est qu’un montage » plaide l’avocat. « On ne vient pas chercher de la viande, mais des êtres humains ». « C’est une humiliation pour toute la nation tchadienne, un mépris à l’égard de toute l’Afrique », ajoute quelques instants plus tard Maître Laminal.

Les parties civiles réclament un million d’euros de dommages et intérêts par enfant, une somme totalement faramineuse, selon la défense, qui plaidera mercredi après le réquisitoire.