par Laurent Correau
Article publié le 31/12/2007 Dernière mise à jour le 31/12/2007 à 22:19 TU
Le 31 décembre 2007, les troupes de la Mission de l'Union africaine ont échangé leurs bérets verts contre les bérets bleus de l'ONU au Darfour.
(Photo : Reuters)
28 mai 2004. Moins de deux mois après la signature d'un cessez-le-feu humanitaire, rebelles du Darfour et gouvernement soudanais signent à Addis-Abeba, au siège de l'Union africaine, un accord sur la création d'une commission de surveillance du cessez-le-feu et le déploiement d'observateurs militaires. Ces observateurs seront 60 dans un premier temps, appuyés par 300 casques verts, pour un territoire grand comme la France. L'AMIS, la mission de l'Union africaine porte, dès sa naissance, les faiblesses qui la gêneront jusqu'à la fin : manque de moyens en hommes. Manque de moyens financiers.
Addis Abeba, le 28 mai 2004. Les délégations du MLS, du MJE et du gouvernement soudanais signent l’accord qui ouvre la voie à une mission de l’Union africaine.
(Photo : L. Correau / RFI)
Localement, la force africaine a permis dans certains endroits du Darfour un mieux. Sa présence a permis une réduction des violences. Mais à l'échelle de cette région immense, elle n'a pas pu enrayer le fractionnement du conflit.
Le transfert qui vient d'avoir lieu est, pour l'instant, plus un symbole qu'autre chose. Le drapeau de la Minuad a été hissé dans le ciel d'El-Fasher, la capitale du Darfour-Nord, siège de la mission. Les soldats et policiers de l'AMIS ont échangé leurs bérets verts contre un béret bleu de l'ONU. Mais la capacité de la mission reste sensiblement la même.
La Minuad ne dispose pour l'instant que de 9 000 hommes (7 000 soldats et 1 200 policiers civils, ainsi que des éléments fournis par les Nations unies). On est encore bien loin des 26 000 hommes (20 000 soldats, 6 000 policiers et personnels civils) supposés se déployer à terme au Darfour.
Des troupes de l'Egypte, du Pakistan et de l'Ethiopie ainsi qu'une unité de police du Népal doivent se déployer dans les deux prochains mois. Le Soudan continue, en revanche, de s'opposer à la venue de soldats occidentaux au Darfour. Il y a aussi le problème des hélicoptères qui sont pour l'instant en nombre insuffisant pour assurer une réelle mobilité de la force.
Dans un message lu aujourd'hui en son nom à El-Fasher, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé la communauté internationale à accélérer ses efforts si elle souhaite obtenir des résultats, sur le terrain, dans les mois à venir.