par RFI
Article publié le 04/01/2008 Dernière mise à jour le 07/01/2008 à 14:29 TU
La trentième édition du rallye Dakar a été annulée vendredi en raison des craintes d’attentats, notamment en Mauritanie, où quatre touristes français et trois militaires mauritaniens ont été tués fin décembre. 570 équipages (voitures, motos et camions) devaient participer à l’épreuve. Les organisateurs du rallye, Amaury Sport Organisation (ASO), ont annoncé vendredi à Lisbonne, à la veille du top départ, que « après différents échanges avec le gouvernement français – en particulier le ministère des Affaires étrangères - et compte tenu de ses fermes recommandations, les organisateurs du Dakar ont pris la décision d'annuler l'édition 2008 du rallye, programmée du 5 au 20 janvier entre Lisbonne et la capitale sénégalaise ». Le communiqué souligne que face aux « menaces directes lancées contre la course par des mouvances terroristes, ASO ne peut envisager aucune autre solution raisonnable que l’annulation de l’épreuve sportive ».
Le gouvernement français avait déconseillé jeudi aux Français participant à cette épreuve, concurrents et organisateurs, de se rendre en Mauritanie où quatre touristes français ont été tués le 24 décembre dernier, dans une attaque attribuée par le gouvernement mauritanien à des éléments armés proches de la Branche d’al-Qaïda au Maghreb islamique (BAQMI), l’ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Trois soldats mauritaniens ont également été tués le 26 décembre dans une autre attaque qui n’a pas encore été éclaircie.
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a souligné vendredi sur RTL qu’il s’agit d’une région « très incertaine », à cause de la présence de ces réseaux terroristes. Huit des quinze étapes du rallye devait être disputées en Mauritanie, du 11 au 19 janvier. Daniel Bilalian, directeur des sports de la chaîne publique France Télévisions, partenaire de l’organisateur de l’épreuve, a déclaré vendredi matin à la radio Europe 1 que cette annulation est un « coup dur ». Il néanmoins souligné que « quels que soient les enjeux d’audience ou économiques, on n’a pas à engager la vie de compétiteurs dans une épreuve sportive ». Le rallye aurait dû être retransmis par cette chaîne.
A Lisbonne, c’est la déception parmi les concurrents.
Envoyé spécial de RFI à Lisbonne
« On a compris très rapidement que le rallye Dakar 2008 ne partirait pas […] en raison de menaces directes contre le rallye et ça c’est nouveau. »
Le gouvernement de la Mauritanie a regretté l’annulation du rallye Dakar-2008 et affirme qu’il n’y a pas de menace sécuritaire particulière sur son territoire. « Nous avons pris toutes les précautions pour que le rallye puisse se dérouler dans les meilleures conditions, tant au niveau de la logistique que de la sécurité », a déclaré vendredi l’ambassade mauritanienne à Paris. A Nouakchott c’est la surprise. Les organisateurs du Dakar avaient été convaincus par leur visite éclair à la capitale mauritanienne, le 28 décembre, et n’avaient émis aucune réserve. Le gouvernement de Nouakchott affirme que les deux attaques perpétrées contre des français et contre des militaires mauritaniens, fin décembre, ne sont que des événements isolés.
Ministre des Affaires étrangères
« Nous sommes surpris et désolés que pour la première fois dans son histoire cette manifestation sportive très populaire dans la zone ait été annulée ».
L’annulation du Dakar-2008 risque donc d'avoir de lourdes conséquences économiques pour les organisateurs, les participants mais aussi pour les pays traversés par le rallye. Déjà, l'organisateur du Dakar, ASO, assure qu'il est conscient des lourdes conséquences économiques en termes de retombées directes et indirectes pour les pays traversés, et qu'il va poursuivre son engagement pour le développement durable à travers les Actions Dakar. Reste à déterminer quelles vont être les conséquences pour les organisateurs du rallye.
Economiste du sport
« Ceux qui avaient investi, les médias : les radios, les télés qui avaient déjà dépêché des équipes sur place… »
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« Dans ces conditions, pas question de laisser les participants prendre le moindre risque. »
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sur France Inter à propos de l'annulation du rallye Dakar-2008
« Je crois que que les organisateurs ont fait le choix de la sécurité et je salue leur courage. »
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« Le principe de précaution l'a emporté sur les conséquences économiques. »
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