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Otages en Colombie

Emmanuel est bien l'orphelin de Bogota

Article publié le 05/01/2008 Dernière mise à jour le 05/01/2008 à 14:15 TU

Le frère de Clara Rojas, Ivan (g) et sa mère, Clara Gonzales (d), ont accepté de passer un test ADN pour dissiper tout mystère sur l'identité du petit Emmanuel.(Photo : Reuters)

Le frère de Clara Rojas, Ivan (g) et sa mère, Clara Gonzales (d), ont accepté de passer un test ADN pour dissiper tout mystère sur l'identité du petit Emmanuel.
(Photo : Reuters)

Dans un communiqué publié sur le site internet de l'Agence bolivienne de presse, les FARC confirment que le garçon placé dans un foyer de Bogota en 2005 est bien Emmanuel, le fils de l'otage colombienne Clara Rojas et d'un guérillero. L'analyse de l'ADN du petit garçon, âgé d'un peu plus de 3 ans, faite il y quelques jours semblait prouver qu'il s'agissait très probablement d'Emmanuel. Une deuxième série de tests devait être pratiquée en Espagne pour effacer tout soupçon mais le communiqué des FARC élimine les doutes qui pesaient sur l’identité du petit garçon. Par ailleurs les rebelles accusent le président colombien Alvaro Uribe de « séquestrer à Bogota » l'enfant dans le but de « saboter » sa remise au président vénézuélien Hugo Chavez ainsi que celle de sa mère Clara Rojas et de l'ex-parlementaire Consuelo Gonzalez.

Avec Vanessa Descouraux à Bogota

Finalement ce ne seront pas les ultimes tests ADN faits en Espagne qui lèveront les derniers doutes, mais bien ce communiqué des FARC inespéré, car il confirme la révélation de leur ennemie, Alvaro Uribe.

Bogota s'attendait logiquement à des accusations de mensonges, mais les FARC ont admis. Aveu de faiblesse de la guérilla ou simple évidence qu'elle ne pouvait plus nier ? Elle tente de prendre l'opinion publique à partie. « L'enfant ne pouvait pas rester dans la jungle au milieu des bombardements et des combats. C'est pour ça qu'il a été placé. Emmanuel est bien l'orphelin de Bogota confié, lit-on dans le communiqué, à des gens honnêtes à une famille de la capitale, en attendant la signature d'un accord humanitaire ».

Après cette confession qui tient en quelques lignes, la fin du communiqué retrouve, lui, un ton beaucoup plus habituel. Ils accusent le président Uribe de séquestrer l'enfant à Bogota à des fins politiques. Quant au processus de libération, il continue d'avancer à son rythme, c'est-à-dire pas à pas.

Les FARC garantissent toujours, plus de deux semaines après l'avoir annoncé, la libération de Clara Rojas et de Consuelo Gonzales

Emmanuel : enfant de la guérilla

Au début il n’avait pas de prénom c’était le bébé de la guérilla, le bébé otage. C’est un journaliste colombien qui révèle son existence dans un livre que la mère de Clara Rojas n’a jamais vraiment très pris au sérieux.

Depuis le printemps il s’appelle Emmanuel, c’est le policier Pinchao qui a apporté cette précision après s’être échappé de la jungle, dix-sept jours de marche, neuf ans de captivité, durant lesquels il a croisé  Ingrid Betancourt, Clara et le bébé.

C’est encore lui qui décrit la blessure au bras gauche de l’enfant, une fracture mal soignée. Aujourd’hui il a donc une double identité : « Emmanuel et Juan David » le bébé malade confié à un hôpital du sud en juin 2005, par un homme qui dit être son grand oncle et qui se présente des mois plus tard comme le père, quand il tente de le récupérer.

Juan David a trois ans et demi, sa santé s’est améliorée, l’enfant de la guérilla est devenu l’orphelin de Bogota. Le frère de Clara devrait bientôt demander la garde de son neveu. L’assistance publique ne devrait pas s’y opposer. Les tests ADN, lui en donnent maintenant officiellement le droit.

Ingrid Betancourt, otage des FARC depuis cinq ans et demi.(Photo : DR)

Clara Gonzales

mère de Clara Rojas

« Je sais ce que cela signifie une rencontre avec un être qui n’a jamais vu l’autre personne, surtout pour un enfant de son âge ».

05/01/2008 par Vanessa descouraux