Article publié le 09/01/2008 Dernière mise à jour le 09/01/2008 à 13:35 TU
De notre correspondante à Atlanta, Anne Toulouse
Avec une humilité qui est une autre surprise, Hillary Clinton a été la première à reconnaître qu’elle revenait de loin. Pour une femme qui, il y a quelques jours, refusait seulement d’envisager l’hypothèse qu’elle ne soit pas présidente, c’est une remarquable évolution psychologique.
Comme son mari, surnommé en son temps le Comeback Kid, elle a déjoué les prévisions des spécialistes. Il y aura sans doute dans les prochains jours un débat sur la façon dont les sondages se sont trompés. Même si il y avait l8% d’indécis chez les électeurs démocrates, les sondages à la sortie des bureaux de vote donnaient également Barack Obama vainqueur.
Tout au long de la journée de mardi, il n’a été question que de la chute de la maison Clinton et de la déroute de Bill qui était venu au secours de sa femme. Les événements tendent à prouver qu’il a sans doute été efficace, sinon lui, du moins la formidable organisation que les Clinton ont mise en place. Les premières analyses montrent que Hillary Clinton a bénéficié du vote des femmes et qu’elle a réussi à subtiliser à son rival Barack Obama le thème du changement. D’ailleurs lors de la soirée qui a célébré sa victoire ses supporters agitaient des panneaux « Hillary for change ».
Les voix des indépendants
Barack Obama avait déjà du reste changé de slogan. Au cours d’un discours lyrique et inspiré de John Kennedy, il a fait scander à la foule « Yes we can », « Oui, nous pouvons ! ». Il a remporté une honorable place de second, qui après sa victoire dans les caucus de l’Iowa le met a égalité avec Hillary Clinton. La course se déroulera désormais entre eux deux, la place de troisième de John Edwards semble enterrer ses chances d’emporter la nomination démocrate.
Barack Obama a sans doute été indirectement victime de la bonne performance de John McCain. Ils puisaient en effet tous les deux dans les mêmes réservoirs, les voix des indépendants, qui dans le New Hampshire, peuvent voter aussi bien chez les démocrates que chez les républicains. Le retour de John McCain est à classer au chapitre des miracles de la politique. Il a dû s’endetter pour mener jusqu’au New Hampshire une campagne moribonde. Il a sans doute bénéficié de la surprise causée par l’affrontement entre Mitt Romney et Mike Huckabee. Il va avoir la tâche plus difficile dans les Etats du sud où les indépendants sont moins nombreux et dans ceux qui pratiquent des primaires fermées, c'est-à-dire réservées aux électeurs affiliés a un parti.
Les prochains affrontements
Mitt Romney, qui a dépensé une fortune dans cette campagne, est mal payé de ses efforts. Il a remporté samedi dernier les caucus du Wyoming, ce qui ne va pas chercher loin après ses secondes places dans l'Iowa et dans le New Hampshire. Sa formule, « une médaille d’or et deux d’argent », cache une situation périlleuse. Sa dernière chance est de remporter les primaires du Michigan qui se déroulent la semaine prochaine. Il est proche de cet Etat, où il est né et dont son père a été gouverneur. Mais John McCain a aussi de bonnes chances, il avait remporté le Michigan lors des primaires de 2000.
La bataille démocrate ne se déroulera pas au Michigan, le parti leur a interdit d’y faire campagne pour punir l’Etat d’avoir avancé la date de ses primaires. Après les caucus du Nevada, qui ne passionnent pas l’opinion, leur prochain grand rendez-vous sera la Caroline du Sud, vers laquelle leurs états-majors de campagne étaient déjà en train de se replier dans la nuit de mardi à mercredi.
A écouter
par Donaig Ledu
« Dans les deux camps, la course à l'investiture est relancée »
09/01/2008
Sénatrice démocrate
« Demain matin, quand vous vous réveillerez, retroussez vos manches et continuons. »
09/01/2008 par RFI
Sénateur démocrate
« Pendant la plus grande partie de la campagne, nous étions loin derrière. Mais vous vous êtes ralliés en masse et vous avez demandé le changement. »
09/01/2008 par Sylvain Biville
Sénateur républicain
« L'histoire, nous l'écrivons. Nous n'en sommes pas les victimes. Nous devons nous unir autour de l'impératif de défaire l'ennemi qui nous méprise. »
09/01/2008 par Sylvain Biville