par Artan Pernaska
Article publié le 09/01/2008 Dernière mise à jour le 09/01/2008 à 17:37 TU
«Mac is back ; Mac is back ; Mac is back !». « Mac est de retour ; McCain est de retour !», scandaient fiévreusement, après l'annonce des résultats, les partisans du sénateur d'Arizona, John McCain, qui est arrivé en tête de la liste des candidats républicains avec près de 37 % des votes (36,8 %) dans les primaires de New Hampshire le mardi 8 janvier 2008. Tel est aussi le slogan de sa campagne.
N'ayant presque pas fait campagne pour le caucus de l'Iowa (la semaine dernière), où il n’avait pas pu se distinguer, John McCain, «éternel battant» du côté des républicains, fait aux yeux des militants figure de revenant.
A 71 ans, le plus âgé des candidats du parti républicain pour les présidentielles, se lance pour la deuxième fois dans la course à l’investiture. En 2000, il avait déjà emporté les primaires du New Hampshire face à G. W. Bush avec une avance de dix-huit points. Après l’investiture de ce dernier, l’ancien combattant de la guerre du Vietnam avait soutenu Georges Bush. Ce ralliement lui a valu les critiques de ses adversaires au sein même du parti, qui lui reprochent ses affinités avec le pouvoir en place et qui se vantent eux d’incarner un changement plus net.
John McCain devance ses adversaires d’assez loin dans le New Hampshire. A l’issue des primaires, le pasteur et homme d’affaires mormon Mitt Romney, ex-gouverneur du Massachusetts, a obtenu près de 32 % des votes, tandis que l’ancien pasteur Mike Huckabee, victorieux du caucus d’Iowa de la semaine dernière n’a récolté que près de 11 % des voix.
Un autre candidat républicain notoire est en lice, mais n’a pas pu décrocher pour l’instant de position confortable dans les votes. C’est l’ex-maire de New York, appelé après les attentats de 11 septembre 2001, le «maire de l’Amérique», Rudolph Giuliani, connu pour sa main de fer contre le crime et l’insécurité et sa politique de «tolérance zéro».
Mais la victoire du vétéran de guerre McCain n’est pas une surprise dans le New Hampshire. Contrairement à Hillary Clinton qui l’a emporté malgré des sondages pessimistes, John Mac Cain était donné gagnant dans cet Etat, même après avoir perdu le caucus de l’Iowa. Le sénateur McCain a, il est vrai, ratissé l'Etat de long en large pendant la campagne.
En pourcentage, le score de McCain (près de 37 % des voix chez les républicains) se situe entre celui d’Hillary Clinton (près de 39 %) et celui de Barak Obama (près de 36 %). Mais le sénateur de l’Arizona a, en fait, obtenu moins de voix que chacun des candidats démocrates. Près de 110 000 personnes se sont prononcées pour Hillary Clinton, près de 102 000 pour Barak Obama contre près de 87 000 pour John McCain.
La rhétorique guerrière
Les électeurs du New Hampshire ont plutôt cautionné les candidats qui avaient soutenu le lancement de la guerre contre l’Irak, que ce soit Hillary Clinton du côté des démocrates ou John McCain du côté des républicains.
Le sénateur républicain de l’Arizona avait d’ailleurs mis en exergue son soutien à un renforcement de la présence militaire américaine en Irak, et selon les analystes, sa victoire du New Hampshire est liée à l’opération en cours de l’armée américaine au nord de Bagdad. John Mc Cain est l’un des rares candidats à avoir un discours clair sur le conflit irakien.
Même après la victoire de l’étape de New Hampshire, la rhétorique de l’ancien prisonnier des Nord-Vietnamiens reste guerrière et emportée par les figures de style évoquant le combat :
Il estime que l’Amérique « est en temps de guerre », qu’il y a nécessité de se réunir face à « un ennemi qui la méprise » et que les « Etats-Unis ne vont jamais se rendre ».
« En temps de guerre - avec tous les sacrifices que cela implique – je vous ferais cependant la promesse d'un avenir meilleur », a-t-il déclaré à ses partisans, en ajoutant : « Il y a nécessité de se réunir face à un ennemi qui nous méprise et qui méprise nos valeurs ».
Hillary Clinton n’aura eu la certitude de la victoire que très tard dans la soirée : « Alors, maintenant ensemble, offrons à l’Amérique un come-back comme celui que le New Hampshire vient de m’offrir ».
McCain se reprend à y croire : « Ce soir, nous leur avons montré ce que c’était qu’un come-back ».
La prochaine étape des primaires pour les présidentielles américaines va se jouer avec le caucus du Michigan du 15 janvier. Mitt Romney, deux fois deuxième en Iowa et dans le New Hampshire et premier dans le Wyoming (samedi), est natif du Michigan où son père a été gouverneur. Lors des primaires de 2000, John McCain avait aussi emporté cet Etat, tout aussi facilement que dans le New Hampshire. Mais cette possible nouvelle victoire ne suffira pas à assurer l’investiture à John Mc Cain. Le candidat Rudolf Giuliani est pressenti pour faire une percée lors des primaires suivantes, en Caroline du Sud.