Article publié le 12/01/2008 Dernière mise à jour le 10/01/2008 à 20:48 TU
De notre envoyé spécial à Nairobi, Laurent Correau
Le président ghanéen affichait, avant son départ, un large sourire. « Je dirais que nous avons lancé les négociations », a déclaré John Kufuor en sortant du Grand Hôtel où il a reçu les opposants à plusieurs reprises pendant deux jours.
Président du Ghana et de l'Union africaine
« Les deux parties se sont mises d'accord sur la nécessité de mettre fin à la violence et sur l'exigence d'un dialogue. »
Selon Anyang Nyongo, le secrétaire général de l’ODM, « le refus de Mwai Kibaki de signer ne peut qu’être traité avec le plus grand mépris. »
(Photo : L. Correau)
Les responsables du Mouvement démocratique orange (ODM) ne sont pas vraiment de cet avis. Dans une conférence de presse, hier après-midi, ils ont qualifié la médiation internationale d’échec. Selon les opposants, un accord avait pu être conclu avec les représentants de Mwai Kibaki, mais celui-ci aurait finalement refusé de signer ce compromis.
« Son excellence monsieur John Kufuor a présenté un accord accepté par nos représentants et ceux de Mwai Kibaki, explique le secrétaire général de l’ODM Anyang Nyongo. Mais M. Kibaki a refusé de le signer, affirmant qu’il n’avait jamais entendu parler de ce document et qu’il n’avait eu aucun contact avec les gens supposés négocier en son nom. »
Secrétaire général de l’ODM, Mouvement démocratique orange
Le texte devait, aux dires de l’ODM, prévoir une enquête sur le travail de la Commission électorale ou les circonstances dans lesquelles les résultats ont été annoncés. Les chefs de l’ODM affirment même que cet accord prévoyait d’examiner la nécessité (ou non) de convoquer de nouvelles élections…
Le bref communiqué diffusé par les autorités ghanéennes est très en deçà de cette version. Il parle avant tout de la création d’un panel d’éminentes personnalités africaines. Un panel dirigé par Kofi Annan, l’ancien secrétaire général de l’ONU qui sera chargé de rapprocher les positions des deux camps. La solution de la crise politique est donc renvoyée à plus tard.