par RFI
Article publié le 12/01/2008 Dernière mise à jour le 12/01/2008 à 18:54 TU
Au moins trente personnes ont péri samedi matin dans l'explosion d'un camion-citerne rempli de carburant à Port Harcourt, dans le sud du Nigéria. Trente personnes brûlées vives en plein coeur de la capitale pétrolière du pays. D'après des témoins, le camion-citerne était plein de carburant volé et il essayait d’échapper à la police. Plusieurs véhicules dont des autobus ont pris feu. Ce terrible accident intervient dans un contexte très tendu dans le Delta du Niger, la zone pétrolifère du Nigéria. Vendredi, le Mouvement d'émancipation du Delta du Niger, le MEND, a revendiqué l'incendie d'un pétrolier ancré à Port Harcourt. Un feu déclenché à distance, grâce à des télécommandes. Cette tension inquiète visiblement les marchés financiers.
Après l'explosion revendiquée par le MEND, l'incendie s'est déclaré à bord du pétrolier, à Port Harcourt, le 11 janvier.
(Photo : Reuters)
Le Mouvement d'émancipation du Delta du NIGER, est le principal groupe armé de la région pétrolière du sud du Nigéria. C'est lui qui l'an passé a signé la plupart des attaques contre des installations pétrolières mais aussi les enlèvements d'expatriés travaillant dans le secteur.
La nuit de la Saint-Sylvestre, 12 personnes ont péri dans l'incendie de deux postes de police et d'un hôtel à Port Harcourt. Jeudi 10 janvier, le groupe revendiquait l'attaque de quatre navires au large des champs pétroliers offshore. Le lendemain, il signait l'incendie à bord d'un pétrolier ancré à Port Harcourt, précisant cette fois qu'il avait utilisé des engins télécommandés pour mettre le feu.
Et la pression n'est pas prête de s'arrêter : récemment, le MEND, qui revendique une redistribution de la manne pétrolière au nom de la communauté ijaw, a prédit un « tsunami économique » sur les marchés, en menaçant de lancer très prochainement une nouvelle attaque contre l'industrie pétrolière nigériane.
Cette recrudescence de violence déstabilise visiblement le marché pétrolier : elle n'est pas sans effet sur la reprise à la hausse du baril de pétrole. Elle met à mal les ambitions du huitième exportateur mondial. Selon les spécialistes, le Nigéria, qui produit actuellement 2,1 millions de barils /jour, ne pourra pas atteindre son objectif de 4millions de baril /jour en 2010.